Air France : pour Gérard Filoche, "il faut comprendre" les violences

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L.H. , modifié à
"Je ne les approuve pas mais je ne les condamne pas", a expliqué le syndicaliste au micro d'Europe 1 mercredi.
INTERVIEW

Alors que 20 suspects ont été identifiés après l'agression de plusieurs dirigeants d'Air France lors du comité central d'entreprise (CCE) de lundi, Gérard Filoche a pris la défense des salariés en colère. "J'ai compris que les gens étaient poussés à bout pour en arriver là", a estimé l'ancien inspecteur du travail, membre de la CGT et du bureau national du Parti socialiste, invité du Club de la presse d'Europe 1 mercredi. "Il faut comprendre. Il y a déjà eu 15.000 licenciements avant, on leur avait promis qu'il y aurait un accord et en fait, on leur a annoncé brutalement, avant même le début du CCE, qu'il y aurait 2.900 nouvelles suppressions de postes". Gérard Filoche approuve-t-il ces violences ? "Je ne les approuve pas mais je ne les condamne pas", a-t-il répondu.

"C'est 2.900 vies brisées". "Ce n'est pas seulement des chemises déchirées, c'est 2.900 vies brisées", a insisté Gérard Filoche, affirmant que "le commentaire depuis lundi, c'est d'oublier les grévistes". "Je me demande pourquoi il n'y a pas eu plus de violences", a même poursuivi le syndicaliste, en fustigeant la presse : "95% des médias sont entre les mains de sept milliardaires et ils sont en train de cracher sur des gens, de les humilier alors qu'on les licencie déjà".


Le club de la presse avec Gérard Filoche...par Europe1fr

Gérard Filoche a vivement critiqué les décisions de la direction d'Air France. "Elle fait du Transavia, du low cost, il y a une 'ryanisation', comme il y a eu une uberisation", s'est-il emporté. "Un grand joyau industriel de notre pays est en train d'être consciemment détruit, et on aura bientôt quelques lignes majeures pour les riches et des attentes dans les sous-sol d'Orly pour les pauvres pour prendre Ryanair. La vraie explication de ce qui se passe est là".