Age du consentement sexuel : pour Marlène Schiappa, "dire que l’on a reculé, c’est grave et faux"

Marlène Schippa réfute tout recul.
Marlène Schippa réfute tout recul. © ludovic MARIN / POOL / AFP
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La secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes défend la position du gouvernement. Elle a qualifié de "contraires aux valeurs de la République" les cas de harcèlement à Saint-Cyr.

Marlène Schippa réfute tout "recul". La secrétaire d'Etat en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes est revenue dans le JDD sur débat autour du projet de loi sur l'âge de consentement sexuel. Alors que les premières orientations laissaient entendre que le gouvernement était en faveur de la qualification automatique de viol  en cas d'acte sexuel entre un mineur et un majeur, ce dernier semble avoir fait machine arrière. "Nous avons introduit un seuil ferme : l'âge de 15 ans est bien inscrit en toutes lettres dans le projet de loi. La seule nuance apportée par le Conseil d'Etat est effectivement le "peut" car il n'y a pas de peines automatiques en France", se défend Marlène Schiappa, qui parle d'une mesure "technique mais efficace". "Nous renforçons la protection des moins de 15 ans et donnons les outils aux juges pour condamner les viols sans avoir à prouver la contrainte et la surprise", poursuit-elle. 

"Dire que l’on a reculé, c’est faux".  Interrogée sur le fait que l'affaire de la relation sexuelle entre une fillette de 11 ans et un majeur pourrait encore se reproduire avec cette loi, la secrétaire d'Etat avance que "cet article a pour but que cela ne se reproduise pas". "Pour un enfant qui aurait été, au moment des faits, en état de sidération, n’aurait pas crié ou ne se serait pas débattu, les juges pourront dès la promulgation de la loi considérer qu’il était surpris ou contraint car avait moins de 15 ans, souligne Marlène Schiappa. Et le gouvernent a lancé une procédure accélérée pour que cela soit applicable au plus tôt et mieux protéger les enfants dès maintenant y compris les affaires en cours. Dire que l’on a reculé, c’est grave et faux". 

Outrage sexiste. Marlène Schiappa est également revenue sur l'amende pour "outrage sexiste" en cas de flagrant délit. "C’est une mesure ferme, et totalement applicable ! Nous y travaillons sérieusement depuis des mois", avance-t-elle. Selon elle, des moyens seront mis en oeuvre, notamment avec le recrutement de 10.000 policiers de la police de la sécurité du quotidien qui "se trouveront à des points névralgiques, notamment aux abords des transports, sorties de stations de gare RER". "Le chiffre que je souhaite changer est celui-ci : 8 jeunes femmes sur 10 ont peur de sortir toutes seules le soir dans la rue en France, selon une étude de l’Ifop et la Fondation Jean Jaurès. C’est totalement inadmissible. D’ici la fin du quinquennat, cela doit changer", poursuit-elle. 

"Contraires aux valeurs de la République". La secrétaire d'Etat a également qualifié "d'illégaux et contraires aux valeurs de la République" les révélations du journal Libérationsur le harcèlement au lycée militaire de Saint-Cyr. "Avec la secrétaire d’Etat aux Armées, Geneviève Darrieussecq, nous travaillons pour décliner le plan lancé la semaine dernière avec Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) contre les violences sexuelles dans les grandes écoles, souligne Marlène Schiappa. En ce qui concerne Saint-Cyr, le comportement de cette minorité ne sera pas toléré, comme l’affirme Florence Parly".

Tribune de soutien à Nicolas Hulot. Marlène Schiappa a également évoqué sa tribune de soutien à Nicolas Hulot. "L’article de Ebdo  sur Nicolas Hulot ne respectait pas la parole des deux femmes dont l’une n’avait rien à voir avec lui et l’autre refusait d'être mentionnée dans la presse. Quelle cruauté d’exposer ces femmes ainsi contre leur gré!, avance-t-elle. Mon propos était de dire que dans cet article, la parole de deux femmes n’avait pas été respectée".