Affaire Fillon : pour les électeurs de droite, c'est lui "ou le chaos"

Malgré les affaires, les sympathisants de droite maintiennent leur soutien à Fillon
Malgré les affaires, les sympathisants de droite maintiennent leur soutien à Fillon © Richard BOUHET / AFP
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M.Lo. , modifié à
Face aux soupçons d'emplois fictifs visant Penelope Fillon, des sympathisants de droite s'accrochent à leur candidat, seule solution selon eux, pour permettre l'alternance.

"Fillon voleur", "Famille Fillon assistée parlementaire" pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors du passage du candidat de la droite à la présidentielle à La Réunion ce week-end. Pourtant François Fillon s'accroche à sa candidature. Ce lundi, il l'a martelé devant les parlementaires Les Républicains : "Il n'y a pas de solution alternative". Mais ses opposants continuent de dénoncer les soupçons d'emplois fictifs et certains députés LR tentent d'organiser une fronde. Pourtant, un vivier de sympathisants de droite supporte toujours le candidat. Quels arguments poussent ces électeurs à maintenir leur soutien ? Virginie Le Guay, cheffe adjointe du service politique de Paris Match et Carole Barjon, cheffe du service politique de L'Obsont livré leur point de vue sur notre antenne. 

Fillon, "légitime par la primaire". Régulièrement, la solution d’un plan B a été évoquée à droite mais les prétendants "ne tiennent pas la route et n’entraînent pas l’adhésion générale du mouvement, ça Fillon l’a bien compris" commente Virginie Le Guay sur Europe 1. 

Le député de Paris peut compter sur deux arguments pour se maintenir selon Carole Barjon. "Il a la légitimité de la primaire et joue sur la volonté farouche des électeurs de droite de gagner l’élection présidentielle", explique-t-elle sur notre antenne. Un argument repris par le candidat, notamment lors d’une conférence de presse le 6 février dernier. "Je ne suis pas le candidat d’un parti, aucune instance n’a la légitimité pour remettre en cause le vote de la primaire" a-t-il insisté.

Pour les électeurs de droite, c’est lui "ou le chaos". Autre argument repris par François Fillon, "les électeurs de droite sont en train de se dire que c’est lui ou rien, ou le chaos", poursuit Virginie Le Guay. Pas de place pour un plan B donc qui serait selon la formule citée par François Fillon un "plan Berezina".

Des sympathisants qui restent fidèles. Au fil des révélations, les électeurs de droite ne semblent pas se résoudre à lâcher leur candidat. D’après un sondage Odoxa pour France info du 3 février dernier, 68% des sympathisants de droite hors FN estiment que François Fillon "a raison de tenir bon et de rester candidat tant qu’il n'est pas mis en examen". Un chiffre qui tranche face à l’ensemble des Français : 61% d’entre eux jugent qu’il a "tort et devrait d’ores et déjà renoncer à se présenter".

Quelques jours après une explication en conférence de presse, François Fillon remportait toujours les suffrages des sympathisants de droite. 63% d’entre eux assurent que le candidat a raison de "tenir bon", selon un sondage Odoxa du 10 février. Une opinion loin d’être partagée, encore une fois par l’ensemble des électeurs. 70% d’entre estiment que l’ex-Premier ministre a "tort" de persister.

Le "débat absent" de la campagne. Les affaires qui perturbent la campagne François Fillon touchent aussi l’ensemble du débat présidentiel. Carole Barjon regrette un "débat absent dans un contexte où tout est parasité par les affaires". Le discours de François Fillon sur son projet est "inaudible à un moment où les Français veulent qu’on leur donne des repères", conclut-elle.