Affaire Fillon : les sarkozystes demandent au candidat de se choisir "un successeur"

François Fillon
Le candidat de la droite, Alain Fillon, lors d'un meeting à Aubervilliers, le 4 mars. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Les soutiens de Nicolas Sarkozy estiment que François Fillon ne peut plus assurer l'unité de sa famille politique.

Les divisions à droite continuent autour du maintien de François Fillon. Les élus sarkozystes, réunis autour de l'ex-chef de l'Etat lundi matin, demandent au candidat de la droite de "prendre ses responsabilités" et de choisir lui-même "un successeur" à sa candidature à l'élection présidentielle, ont indiqué à l'AFP plusieurs participants à cette réunion.

Fillon ne peut "plus assurer l'unité". "La ligne politique de Fillon est la bonne mais ce dernier ne pouvant plus assurer l'unité de la famille politique de la droite et du centre, nous lui demandons de prendre ses responsabilités et de se choisir lui-même un successeur", ont affirmé les sources, ajoutant que Christian Jacob avait été chargé d'aller voir François Fillon pour lui demander d'accepter une rencontre avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. 

Plus tôt dans la journée, le maire de Bordeaux a, de son côté, fermé définitivement la porte à toute candidature à l'élection présidentielle. Selon l'entourage de l'ex-chef de l'Etat, Alain Juppé a cependant déjà accepté cette rencontre, qui pourrait avoir lieu "demain [mardi] après-midi", tout en réitérant sa détermination à ne pas être candidat. 

Quel avenir pour le candidat ? "François Fillon est légitime, personne ne peut décider à sa place", "il a réussi son rassemblement au Trocadéro et il a réussi son 20h sur France 2", ont voulu "tempérer" certaines des sources. "Il a repris de l'oxygène mais il faut qu'il se pose lui-même la question de savoir s'il peut gagner la présidentielle. Si sa réponse est négative, ce serait à lui et à lui seul de décider qui pourrait lui succéder".

" On n'est dans aucun cas dans un ultimatum "

"On ne plante pas de poignard dans le dos de Fillon". "On n'est dans aucun cas dans un ultimatum à monsieur Fillon", a précisé Christian Jacob. "On fait une analyse objective de la situation pour voir dans quelles conditions on peut rassembler les électeurs de la droite et du centre", a-t-il ajouté. "Il est important que les trois [ Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon) se voient et leur décision sera la bonne", a jugé Christian Jacob. "La position de Sarkozy est très claire : on ne plante pas de poignard dans le dos de Fillon, on veut l'unité de la famille politique de la droite et du centre, nous souhaitons que ce soit le projet de Fillon qui reste notre projet", selon une de ces sources. "Sarkozy a également exclu très clairement d'être candidat lui-même", a précisé l'une des sources.

François Baroin, nouveau plan B ? Sept élus sarkozystes étaient présents autour de l'ex-chef de l'Etat dans la matinée : outre Christian Jacob, patron du groupe LR à l'Assemblée, se trouvaient Laurent Wauquiez, Brice Hortefeux, Eric Ciotti, François Baroin, Christian Estrosi et Luc Chatel. Mardi à 08h30, se tiendra au restaurant Chez Françoise, tout près de l'Assemblée, une réunion de parlementaires sarkozystes, a également indiqué une des sources. Après qu'Alain Juppé ait refusé de se présenter, l'un d'eux, le député du Rhône George Fenech, a appelé sur Europe 1 François Baroin "à se lever". "Il nous faut un candidat de la nouvelle génération comme François Baroin. Il remplit tous les critères : de probité et d'expérience, car il a déjà été ministre de l'Économie, des Finances, de l'Intérieur", a-t-il fait valoir.