Affaire Fillon : Larcher appelle la justice à la "retenue" avant les élections

Gérard Larcher a notamment accusé le Front de gauche et "certains syndicats" de perturber les déplacements de François Fillon.
Gérard Larcher a notamment accusé le Front de gauche et "certains syndicats" de perturber les déplacements de François Fillon. © Reuters
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avec AFP
Le président du Sénat appelle dimanche les institutions judiciaires à faire preuve de "retenue" et estime que, durant la campagne, la présomption d'innocence a été "bafouée".

Gérard Larcher, président LR du Sénat, a appelé dimanche la justice à faire preuve de "retenue" dans ses enquêtes sur François Fillon, dont il est proche, et le Front national, à moins de deux mois de l'élection présidentielle. "J'appelle à une forme de sérénité", a lancé Gérard Larcher au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Il a notamment critiqué le Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, qui a estimé dans Le Journal du Dimanche que "rien ne justifierait" une pause des enquêtes sur des candidats durant la campagne électorale. "J'aurais aimé qu'il nous parle de la présomption d'innocence bafouée ou de la violation du secret de l'instruction", a souligné Gérard Larcher.

Une justice "sous la pulsion". Selon lui, "la démocratie nécessite non pas une trêve [des enquêtes] mais une retenue". "Je vois un parquet qui est sous la pulsion, par nature la pulsion conduit à des décisions précipitées", a fait valoir le deuxième personnage de l'Etat, assurant qu'"immunité ne veut pas dire impunité".

"Les casseroles ne remplacent jamais un débat". Il a aussi accusé le Front de gauche et "certains syndicats", comme la CGT, de perturber les déplacements de François Fillon en organisant des concerts de casseroles. "Je trouve ça inexcusable, [la campagne] c'est le temps de l'expression sereine. Je crois que les casseroles ne remplacent jamais un débat", a fustigé Gérard Larcher. "Je reviens à ma notion de retenue" dans l'action de la justice, qui vaut "bien sûr", selon lui, pour les enquêtes qui visent le Front national et "vaudrait si demain [Emmanuel] Macron avait des ennuis".