Affaire Bygmalion : trois députés qui font trembler l'UMP

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AUDITIONS DE LA PEUR - Au lendemain de la défaite aux européennes, ils vont être entendus dans l'enquête sur les folles factures de l'UMP.

Le contexte. Jean-François Copé est pressé de toutes parts. En plus de la gifle reçue lors des européennes, les affaires continuent de lui gâcher la vie. Mise en examen d'Isabelle Balkany, probable placement en garde à vue de Claude Guéant dans l'affaire Tapie, soupçons de détournements de fonds de sénateurs UMP et, surtout, l'affaire Bygmalion. A partir de lundi, trois députés UMP seront d'ailleurs entendus par la justice au pôle financier de Nanterre dans le cadre d'une enquête préliminaire sur ces factures faramineuses.

Selon des révélations de Libération, l'UMP aurait réglé, pendant la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, près de 20 millions d'euros à une filiale de Bygmalion, société détenue par des proches de Jean-François Copé. Le journal assure que certains de ces événements, très généreusement rétribués, semblent fictifs. Ce que semble confirmer les dires de certains élus. Et notamment des trois députés entendus à partir de lundi.

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Le premier "conteste formellement". Parmi ces raouts très couteux, Libération révèle notamment la tenue d'une convention qu'aurait animée le député UMP Pierre Lellouche sur "l'accès au crédit", organisée le 30 mai 2012, facturée 299.000 euros par une filiale de Bygmalion. Problème : le député UMP assure n'y avoir jamais participé. "Je conteste formellement avoir été associé et encore moins avoir été la cause d'une facture" de cette conférence "où figure cependant mon nom", a déclaré l'ancien secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes. "J'ai, ce matin, saisi mon avocat, Me Olivier Schnerb, pour le charger de toutes démarches nécessaires afin de défendre mon nom et de sanctionner l'usage qui en est fait", a ajouté l'élu parisien, qui sera auditionné lundi, à 11 heures. Et qui pourrait porter plainte dans la foulée.

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Le second a la mémoire qui flanche… Arnaud Robinet va lui aussi être interrogé car son nom est associé à une réunion datée du  21 mars 2012, sur le thème : "réforme des retraites et sauvegarde du régime par répartition". Montant de la douloureuse : près de 300.000 euros. Sauf que, là encore, le député-maire de Reims ne se souvient pas avoir participé à cette conférence. Contrairement à son collègue Pierre Lellouche, lui n'a pas souhaité s'exprimer pour le moment. Mais il a promis de faire une déclaration publique "après son entrevue avec les magistrats". Jean-François Copé est sans doute impatient…

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Le troisième est en colère. Dominique Dord sera le troisième parlementaire entendu par la justice. Et ce n'est pas forcément ce qui va aider Jean-François Copé à dormir sur ses deux oreilles. Le député de la Savoie a été le trésorier de l'UMP de 2010 à 2012. Mais en novembre, alors que la guerre bat son plein entre François Fillon et Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP, il démissionne avec fracas de son poste, dénonçant "l'utilisation abusive" des moyens du parti par le camp copéiste. Quand François Fillon menace son rival de scission et crée à l'Assemblée nationale le Rassemblement UMP pour faire pression, Dominique Dord est de la partie.

Autant dire que ce filloniste, ancien de l'UDF, ne porte pas le patron de l'UMP dans son cœur. Pour preuve cet échange entre lui et Nicolas Sarkozy, narré par l'Express en février 2012 : "tu es sûr que tu ne laisses pas les copains de Jean-François [Copé] se gaver ?", demande-t-il au président-candidat. Réponse de ce dernier : "non ! Les surfacturations ? C'est improuvable !" 

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