Affaire Borrel : la thèse de l'assassinat officielle

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La justice retient la thèse d'un homicide et non plus celle du suicide dans l'enquête sur la mort du magistrat français Bernard Borrel, en 1995 à Djibouti. Mardi, quelques heures plus tôt, la veuve du juge, Elisabeth Borrel, avait été reçue par Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Elle est ressortie satisfaite de son entretien.

Quelques heures après l'entrevue entre Nicolas Sarkozy et la veuve du juge Borrel, la justice a retenu officiellement la thèse de l'homicide et non plus celle du suicide dans l'enquête sur la mort du magistrat. Le corps carbonisé du juge avait été retrouvé en 1995 à Djibouti. "Le procureur de la République de Paris, en accord et comme suite à la demande de Madame Sophie Clément, vice-présidente chargée de l'instruction de l'affaire Borrel, précise que si la thèse du suicide a pu un temps être privilégiée, les éléments recueillis notamment depuis 2002 militent en faveur d'un acte criminel", dit le procureur. "Les expertises anthropologiques, médico-légales et de police scientifique concluent à l'existence de lésions osseuses sur le crâne et sur l'avant-bras gauche, faites à l'aide d'un objet contondant, et à la découverte de deux produits inflammables de nature distincte versés sur le corps. Elles précisent que 'Bernard Borrel était couché sur le sol lorsque les liquides ont été répandus sur sa personne de manière aléatoire'", explique le procureur. Cependant, il ne se prononce pas sur la piste d'un meurtre commandité par le pouvoir politique de Djibouti, défendue par la veuve du magistrat. "En l'état, l'instruction vise à compléter ces éléments par des auditions et de nouvelles expertises afin, notamment, d'identifier les auteurs et de connaître leurs mobiles", dit-il. Plus tôt dans la journée de mardi, Elisabeth Borrel a été reçue par Nicolas Sarkozy et est ressortie satisfaite de son entretien. "Je suis heureuse aujourd'hui d'avoir affaire à quelqu'un qui semble ne pas avoir peur de la vérité. Il considère que je suis une victime. On n'est pas victime du suicide de son mari", a-t-elle dit. "Je voulais d'abord le remercier, parce que c'est quand même le seul qui m'ait reçue depuis douze ans. Il m'a un petit peu réconcilié avec mon pays", a-t-elle ajouté. Elisabeth Borrel avait demandé la semaine dernière une audience au chef de l'Etat pour qu'il lui garantisse que l'enquête sur la mort de son mari serait menée à bien et sans entraves.