Affaire Benalla : "On souhaite que Macron puisse être entendu par la commission d'enquête parlementaire"

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"S'il faut aller jusqu'à la convocation de Brigitte Macron...", prévient Ugo Bernalicis dans le JDD. © AFP
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Dans une interview au JDD, le député de la France Insoumise juge que "le problème, c'est que le chef de l'État a visionné la vidéo et confirmé la sanction" dans l'affaire Benalla. 

Pour la troisième journée consécutive, l'affaire a embrasé l'hémicycle, samedi. Le scandale Alexandre Benalla, du nom du collaborateur d'Emmanuel Macron filmé se livrant à des violences sur des manifestants le 1er mai, a monopolisé les débats, qui auraient dû être consacrés à la réforme constitutionnelle. À gauche comme à droite, les oppositions ont appelé à suspendre les discussions jusqu'au début du travail de la commission d'enquête parlementaire dédiée à l'affaire, lundi. L'un des députés qui y siégera, Ugo Bernalicis (LFI), estime dimanche dans le JDD qu'Emmanuel Macron devrait venir répondre en personne. 

"S'attaquer au principal intéressé". "Ce n'est pas la faute du gouvernement", juge Ugo Bernalicis. "Le problème, c'est que le chef de l'État a visionné la vidéo (des violences, ndlr) et confirmé la sanction". Suspendu en interne en mai, Alexandre Benalla n'a fait l'objet d'aucun signalement à la justice avant que Le Monde ne révèle l'affaire. "Je ne sais pas comment on se dépêtre d'un truc pareil", commente le député LFI. "Sanctionner des ministres, ce serait les traiter en fusible sans s'attaquer au principal intéressé."

"Convocation de Brigitte Macron". Pour Ugo Bernalicis, Emmanuel Macron "doit au moins s'exprimer devant les Français". "On souhaite qu'il puisse être entendu par la commission d'enquête parlementaire", avance-t-il. "Il a le droit de refuser de venir. Mais rien ne l'empêche d'être auditionné. Et si, pour avoir sa parole, il faut aller jusqu'à la convocation de Brigitte Macron, on le fera." Outre le chef de l'État, la commission ambitionne selon le député d'entendre "des gens qui ont filmé sur place, mais aussi les victimes et tous ceux qui ont organisé la manifestation et le maintien de l’ordre ce jour-là : les syndicats, le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, le préfet de police, Patrick Strzoda (directeur de cabinet de Macron), Alexis Kohler (secrétaire général de l’Élysée)..."

Une affaire "Macron-Benalla" pour Guillaume Larrivé 

"En réalité, c'est l'affaire Macron-Benalla", estime pour sa part le Secrétaire général délégué des Républicains Guillaume Larrivé, également interrogé par le JDD. "Plus on déroule fil de la pelote, plus on comprend ce qu'est l'État Macron", poursuit-il. "S’il y a une milice macronienne parallèle à la police de la République, ses ­responsables devront en répondre devant la nation et devant le juge pénal." Futur co-rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale dans ce dossier, le député LR estime encore que les parlementaire devront "restaurer la dignité de l’État et défendre l’honneur de la police nationale".