Affaire Benalla : pour Gilles Le Gendre, "les députés de l'opposition ont déjà leur vérité"

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Romain David , modifié à
Pour le député En Marche de Paris, l'opposition ne fait pas preuve d'impartialité dans le cadre de l'enquête parlementaire mise en place après l'affaire Benalla.
INTERVIEW

Les auditions s'enchaînent. Après avoir entendu lundi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, et le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, la commission d'enquête mise en place par l'Assemblée nationale continue de chercher à faire la lumière sur l'affaire Benalla, impliquant un proche d'Emmanuel Macron filmé en train de violenter des manifestants aux côtés de CRS le 1er mai dernier. "Nous sommes au début d'un processus de recherche de la vérité et c'est précisément ce qui fait la différence entre les objectifs de la majorité et ceux de l'opposition", veut faire valoir au micro d'Europe 1 Gilles Le Gendre, porte-parole du groupe LREM.

"La faute à Macron !" "À la différence de nous, les députés de l'opposition ont déjà leur vérité, ils veulent absolument encadrer les auditions vers le seul objectif qui est le leur : la mise en cause du président de la République", veut-il dénoncer. L'élu de Paris raille ainsi "la rengaine qu'ils répètent comme une crécelle : c'est la faute à Macron ! C'est la faute à Macron ! C'est la faute à Macron !"

Un tribunal médiatique ? "Depuis un an, les leaders de l'opposition rêvent de prendre leur revanche, ils veulent l'échec de notre politique et espèrent refaire leur pelote sur les malheurs des Français", s'agace Gille Le Gendre. "Il ne peut pas y avoir deux enquêtes, une enquête sérieuse, méthodique, progressive, dans le cadre de l'Assemblée nationale, et puis une enquête dans les couloirs de l'Assemblée nationale, voire sur les plateaux de télévision et dans les studios de radio", déplore-t-il, ciblant notamment "les leader de l’opposition [qui], à peine les auditions terminées, viennent se ruer devant les micros".

" Le président prendra à l'évidence la parole "

Le silence de Macron. Alors que de nombreux responsables politiques ont appelé le président à s'expliquer sur ce qu'ils qualifient de "scandale d'Etat", Gilles Le Gendre veut faire valoir la hauteur dont fait preuve par son silence, selon lui, le locataire de l'Elysée. "Si aujourd'hui, compte-tenu de son poids et de sa responsabilité, le président de la République tombait dans l'arène, venait dire sa vérité […] que n'entendrait-on ! On dirait qu'il essaye d'orienter l'enquête, d'influencer les témoins, de manipuler l'information", avance le marcheur. "Le président prendra à l'évidence la parole, mais quand les enquêtes seront suffisamment avancées pour que l'on ait une idée précise de ce qui s'est passé", estime Gilles Le Gendre.