Affaire Baupin : "On savait que c'était un goujat", assure Cécile Duflot

  • Copié
Anaïs Huet , modifié à
Cécile Duflot a confié mardi soir avoir été mise au courant de certains agissements de Denis Baupin et avoir connaissance de sa réputation de "goujat".

"Je savais ce qui se disait par certains, ce que m’avaient rapporté quelques personnes mais pas ce qui est sorti dans la presse." Mardi soir, sur le plateau de C à vous, sur France 5, Cécile Duflot, coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a réagi aux accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles portées à l'encontre du député écologiste Denis Baupin.

"Un goujat important". L'ancienne ministre du Logement a confié avoir eu connaissance d'une histoire en particulier, celle de Sandrine Rousseau. La porte-parole d'Europe Écologie-Les Verts affirme avoir été plaquée contre un mur par Denis Baupin, qui lui aurait tenu la poitrine et aurait tenté de l'embrasser de force. "J’étais ministre quand elle m’en a parlé et je lui ai dit 'ça, ça s’appelle une agression sexuelle. C’est puni de cinq ans d’emprisonnement'", a attesté Cécile Duflot. "Ce qu'on savait surtout, c'est que c'était un goujat, voire un goujat important" mais un "harceleur dans ces proportions-là (...), non", a-t-elle déclaré. Pour autant, la députée n'a jamais discuté "directement" de ces faits avec l'intéressé. "Oui, pour moi aussi, c'était tabou", s'est-elle ému.

Un silence difficile à briser. À plusieurs reprises, la parlementaire a salué "le courage de ces femmes" qui ont brisé l'omerta. "C'est encore plus difficile dans le milieu politique", a-t-elle souligné. La députée de Paris a expliqué la raison du long silence de ces femmes politiques : "Dans ce milieu où il faut tant d'assurance, si vous reconnaissez publiquement être victime, vous êtes affaiblie". Cécile Duflot, qui a confié avoir elle-même été victime de harcèlement sexuel dans le milieu politique, n'a pas parlé. "Je n'ai pas encore eu ce courage", a-t-elle dit. Pourtant, elle l'affirme : "des 'Denis Baupin', il y en a beaucoup à l'Assemblée".