Abonnements au PSG, alcool : la mairie du Blanc-Mesnil épinglée par la Chambre régionale des comptes

La CRC pointe un grand nombre de dépenses irrégulières et de dysfonctionnements à la mairie du Blanc-Mesnil.
La CRC pointe un grand nombre de dépenses irrégulières et de dysfonctionnements à la mairie du Blanc-Mesnil. © Capture d'écran Google Maps
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avec AFP
Dans un rapport hallucinant publié vendredi, la Chambre régionale des comptes pointe de nombreuses "irrégularités" dans la gestion de la ville de Seine-Saint-Denis.

Quelque 140.000 euros dépensés chaque année en abonnements au PSG, des primes "sans bases légales", des "milliers" de bouteilles d'alcool... La Chambre régionale des comptes pointe de nombreuses "irrégularités" dans la gestion de la ville du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, dans un rapport publié vendredi. Situé à une quinzaine de kilomètres de Paris, cet ex-bastion communiste de 53.000 habitants a été ravi en 2014 par le candidat LR, Thierry Meignen. 

140.000 euros d'abonnements au PSG. Dans son rapport, la juridiction chargée de vérifier les comptes des collectivités territoriales s'intéresse notamment à une trentaine d'abonnements achetés par la commune depuis 2014 pour assister aux matches de football du Paris SG, pour un montant annuel de 140.000 euros. "Les conditions d'attribution de ces places sont caractérisées par un manque de transparence et une partie d'entre elles est attribuée à des personnalités extérieures de la commune (fonctionnaires, pompiers ou entreprises)", écrit-elle.

"Plusieurs milliers de bouteilles" d'alcools. La Chambre régionale des comptes (CRC) s'interroge aussi sur "plusieurs milliers de bouteilles" d'alcools achetées entre 2011 et 2012 à plusieurs fournisseurs "sans procédure de publicité et de mise en concurrence" : "Il ne semble pas que ces achats aient été uniquement utilisés dans le cadre des manifestations organisées par la ville", dit-elle. Autre sujet d'inquiétude, les frais de téléphone et d'internet des agents et élus, qui utiliseraient leurs appareils professionnels à des fins personnelles : "En 2014, l'opérateur téléphonique de la ville lui a facturé chaque mois plusieurs dizaines d'heures d'appel à destination de lignes fixes ou mobiles dans des pays étrangers".

Pas de DRH depuis trois ans. Également dans le viseur de la CRC, la gestion des ressources humaines, "défaillante" et "caractérisée par de nombreuses irrégularités". Sont notamment évoqués des "primes sans base légale", un temps de travail "largement inférieur à la durée annuelle légale", un absentéisme pour maladie en hausse de 25 % entre 2011 et 2015, des conditions de recrutement irrégulières... La Chambre note également que "la direction des ressources humaines ne dispose pas d'une structure administrative suffisante pour assurer l'ensemble de ses missions et, depuis près de trois ans, se trouve sans directeur au point qu'aujourd'hui, la collectivité n'est pas en mesure d'identifier précisément la composition de ses effectifs".

Bobigny également épinglée. Fin novembre, la Chambre avait également fait des remontrances à la préfecture du département, Bobigny, dans un rapport provisoire dont l'AFP avait eu connaissance. Elle y dénonçait entre autres des embauches à des salaires et des grades déconnectés de la réalité, et la présence de personnels aux casiers judiciaires parfois lourds.