A Rungis, Le Pen fustige "l'ouverture totale" que voudrait Macron selon elle

© JOHANNA LEGUERRE / AFP
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avec AFP , modifié à
La candidate FN à l'élection présidentielle s'est rendue mardi matin au marché de Rungis, une semaine après son concurrent pour le second tour, Emmanuel Macron.

Marine Le Pen, candidate FN qualifiée pour le second tour de la présidentielle, a visité mardi aux aurores le marché alimentaire de Rungis, se posant en candidate de la "régulation" contre son adversaire Emmanuel Macron, celui de l'"ouverture totale".

"L'Etat doit poser des régulations". "Emmanuel Macron est pour la dérégulation totale, l'ouverture totale, le libre-échange total. Moi je crois que l'Etat doit poser des régulations au marché pour établir une concurrence loyale, permettre qu'un acteur ne détruise pas l'autre, comme c'est souvent le cas avec la grande distribution", a affirmé Mme Le Pen, entourée de nombreux journalistes mais aussi de commerçants de Rungis qui se revendique comme le plus grand marché de produits frais du monde. Elle s'est inquiétée du "libre-échange total qui va mettre nos productions en concurrence totale avec des produits de moins grande qualité, de moins bonne traçabilité".

La France qui se lève tôt. Alors qu'on lui demandait si elle était venue voir "la France qui se lève tôt", expression attribuée à l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, la candidate d'extrême droite a répondu par l'affirmative : "La France qui se lève tôt, oui, la France qui se lève, qui travaille et qui voudrait travailler mais qui n'en a pas la possibilité parce qu'aujourd'hui, on vit un chômage de masse." "On est là sur toute cette filière qui va de l'agriculture au commerçant, à l'artisan et qui est incontestablement en danger, qui n'arrive plus à vivre de son travail et qui est confrontée c'est vrai à une concurrence extrêmement rude, parfois extrêmement déloyale", a-t-elle dit.

"Ils promettent tous la même chose". A Rungis, "on a des produits français, de l'emploi français, de l'indépendance de la France, on a du savoir-faire, on a de la sécurité alimentaire, on a tout ce qu'il faut préserver dans les années à venir", a encore salué celle qui s'est mise lundi soir "en congé" de la présidence du FN. Francis Fauchère, président du syndicat des grossistes en viande de Rungis, qui l'a accueillie au pavillon des produits carnés, a estimé devant quelques journalistes que Marine Le Pen, "comme tous les candidats, on les voit tous les cinq ans, ils promettent tous la même chose". Emmanuel Macron, adversaire de Marine Le Pen, avait visité Rungis une semaine auparavant.