À Roubaix, les anciens électeurs socialistes tentés par l'extrême droite

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David Doukhan avec M.B.

Arnaud Montebourg était en déplacement dans la ville du Nord, mardi. Il s'est heurté aux hésitations d'électeurs traditionnellement socialistes qui, désormais, pensent à Marine Le Pen.

Il n'y a pas de mur de caméras à franchir, pas de forêt de micros à traverser. Arnaud Montebourg fait campagne discrètement. Mardi soir, il est arrivé dans le réfectoire d'une école primaire de Roubaix qui aurait besoin d'un bon coup de peinture. Devant un couscous géant, quelques militants socialistes l'ont acclamé.

"J'hésite avec le FN". Mais le gros des 200 personnes venues l'écouter étaient des Roubaisiens en mal de gauche, à l'image de ces deux retraitées qui, toute leur vie, ont voté socialiste. Avant de perdre leur boussole. "Pour l'instant je ne sais pas [pour qui je vais voter]. Je ne peux pas le dire", confie l'une d'elle. Le Front national pourrait-il être une option ? "Peut-être." Sa voisine, elle, le dit tout de go. "J'hésite avec le FN."

"L'alternance n'a rien donné". Arnaud Montebourg n'est pas surpris. Et pour lui, le coupable a un nom : François Hollande. "Il y a au moins 10% des électeurs qui votaient François Hollande qui sont partis par wagons entiers au FN", analyse-t-il. "À votre avis, pourquoi ? Parce que l'alternance n'a rien donné. Les gens ont voté pour la gauche française, ils ont eu le programme de la droite allemande."

"Au moins, le couscous était bon". L'ancien ministre du Redressement productif pense être le seul à pouvoir ramener au bercail ces électeurs tentés par l'extrême droite. Selon lui, c'est pour cela qu'il doit gagner la primaire. Après deux heures de discours et d'échanges avec la salle, les deux retraitées hésitent pourtant toujours. "Au moins, le couscous était bon", lâche l'une d'elle en s'éloignant.