À quoi va ressembler l'an II de la présidence d'Emmanuel Macron ?

  • Copié
William Galibert, édité par R.Da. , modifié à
En 2018-2019, le calendrier des réformes devrait conserver le même rythme soutenu que pendant la première année du quinquennat.
L'ENQUÊTE DU 8H

Il y a un an, avec la pyramide du Louvre en arrière-plan, il levait les bras au ciel. Depuis il a les mains dans le cambouis. 7 mai 2017 - 7 mai 2018 : un an de présidence pour Emmanuel Macron, et un an de réformes au pas de course, malgré les contestations. Pourtant, le chef de l'Etat entend conserver ce rythme, en dépit des pièges que lui tend la deuxième année de son mandat.

 

Des annonces pour les banlieues. Pour Emmanuel Macron, l'an II de sa présidence passera d'abord par la banlieue. Car si le discours de réussite du candidat Macron avait emballé la banlieue, celle-ci n'a encore rien vu venir. "C'est vrai qu'il n'y avait pas grand-chose dans le programme", avoue un député de la majorité. Après le rapport de Jean-Louis Borloo, l'exécutif entend donc faire des annonces d'ici quinze jours. Puis le président de la République va devoir continuer à éteindre les incendies qui couvent. Après les prisons, les hôpitaux qui doivent faire l'objet d'un plan prévu pour cet été.

Des résultats pour continuer à réformer sans casse. Mais le grand chantier des prochains mois reste la réforme des retraites, ou comment transformer les 37 régimes spéciaux en un seul système. La concertation a déjà commencé, mais ne devrait pas suffire à empêcher les Français de descendre dans la rue, avertit l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, qui a connu cette période à l'Elysée, celle de la transition entre les débuts et la deuxième année du quinquennat.

Car pour contenir d'éventuelles colères, il faut désormais que les premières réformes du Président commencent à porter leurs fruits, explique cet ancien conseiller en communication. "La première année, il y a une forme de laissez-faire, où on laisse le chef de l'Etat appliquer sa politique. Mais les Français sont impatients, et si les premiers résultats ne se font pas sentir, cela laisse place au contre-pouvoir, c'est à dire à l'expression des oppositions, quelles qu'elles soient", avertit le Républicain. En clair, si le pouvoir d'achat augmente et que le chômage poursuit sa baisse, la réforme des retraites devrait passer sans grande difficulté.

À quoi va ressembler l'an II de la présidence d'Emmanuel Macron ?

Pas de course. Mais le programme des réformes ne s'arrête pas là : le prélèvement de l'impôt à la source au 1er janvier, et sans bug si possible, la réforme de la fonction publique avec 120.000 postes de fonctionnaires à terme non renouvelés, sans parler des élections européennes en mai prochain et des grands dossiers internationaux. Il va falloir tenir le choc, politiquement et physiquement, en cas de fatigue passagère. "On a qu'un seul président, par contre, les ministres, les conseillers, les équipes, ça peut toujours se changer", avertit un familier du pouvoir.