A mi-mandat, Sarkozy s'exprime lundi devant le Congrès

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy sera lundi le premier président français à s'exprimer devant le Congrès depuis plus d'un siècle et demi.

Le chef de l'Etat devrait exposer lundi, à Versailles, les "choix stratégiques forts" de son mi-mandat pour faire face à la crise économique. La venue de Nicolas Sarkozy devant l'ensemble des parlementaire a été rendue possible par la réforme de la Constitution, votée le 21 juillet 2008, qui a levé l'interdiction faite au président de prendre la parole devant les parlementaires.

Charles-Louis Napoléon Bonaparte est le dernier président français à s'être exprimé devant le Parlement, en 1848 (IIe République).

Très peu d'informations ont filtré sur la teneur du discours de Nicolas Sarkozy, tenu également à l'intention des Français puisqu'il sera retransmis en direct sur les chaînes d'information en continu. Alors que "le pays est plongé dans une crise d'une violence inouïe, il est important que le président remette en perspective l'action du gouvernement pour les mois à venir", explique Luc Chatel, porte-parole du gouvernement. Selon lui, "il ne s'agira pas d'une panoplie de mesures contre la crise, même si cela n'exclut pas un certain nombre de prises de position sur les grands sujets. Il dira d'abord et avant tout quelle est la vision de la société qu'il compte proposer aux Français", ajoute Luc Chatel.

Un responsable de la majorité précise toutefois que le président devrait insister sur la réforme des collectivités territoriales. Le président tient d'autant plus à cette réforme qu'il la voit comme une source d'efficacité et d'économies substantielles en temps de crise. Parmi les autres sujets abordés, pourraient figurer l'emploi des seniors, le "cinquième risque" (dépendance) et le port du voile intégral. Nicolas Sarkozy devrait également évoquer le remaniement ministériel, qui pourrait intervenir le lendemain, 23 juin.

Le président devrait s'exprimer pendant trois quarts d'heure environ, à partir de 15h. Un débat probablement sans heurts, l'opposition ayant choisi de ne pas participer: socialistes et radicaux de gauche viendront seulement écouter le président, communistes et Verts boycotteront purement et simplement le Congrès.

Dimanche, Dominique de Villepin a annoncé qu'il ne se rendrait pas au Congrès. L'ancien Premier ministre a aussi conseillé à Nicolas Sarkozy d'arrêter "les petites réformes dont on ne voit pas toujours le résultat". Pour sa part, l'ancien président du Conseil constitutionnel, Robert Badinter (PS), a jugé que l'intervention du président de la République devant le Congrès sans assister ensuite au débat crée "une inégalité" à laquelle l'opposition "n'a aucune raison de se prêter".

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