À la Villette, la mise en scène de Fillon en homme de la situation

François Penelope Fillon 1280
© Eric FEFERBERG / AFP
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Aurélie Herbemont avec M.B. , modifié à
Le meeting tenu par le candidat de la droite à la présidentielle, dimanche, était parfaitement scénarisé pour tenter de faire oublier le scandale qui entoure les activités de sa femme.
REPORTAGE

Des images très scénarisées, quelques mots bien pesés… qui n'ont pas réussi à faire oublier le parfum de scandale qui imprègne la campagne de François Fillon, depuis le début de la semaine. Dimanche, le vainqueur de la primaire à droite tenait un grand meeting à la Villette, au nord de Paris. Si, au départ, l'objectif était de relancer une campagne mise en sourdine ces dernières semaines par la tenue de la primaire de la gauche, l'actualité a poussé François Fillon à changer de braquet. Alors que le Canard Enchaîné a révélé mardi qu'il avait employé sa femme, Penelope, comme collaboratrice parlementaire pendant des années, et que des soupçons d'emploi fictif planent, le candidat s'est appliqué à se poser en homme maîtrisant la situation.

L'image d'un couple solide dans la tourmente. C'est ainsi que le couple a décidé de soigner son arrivée, fendant la foule ensemble et en musique. Puis, Penelope Fillon a reçu un bouquet de fleurs et une ovation qui lui a tiré quelques larmes. Avant que son mari, assis à ses côtés, ne vienne poser sa main sur la sienne. Histoire que reste l'image d'un couple solide dans la tourmente.

Des militants venus soutenir leur champion. François et Penelope Fillon étaient en territoire conquis. Avant le discours du candidat, tous les orateurs à la tribune ont fait allusion aux révélations du Canard Enchaîné, selon lequel Penelope Fillon aurait reçu 500.000 euros brut entre 1998 et 2007 puis en 2012, en tant qu’assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant. Activité qui serait fictive, selon une enquête menée par le journal. Et tous les orateurs ont assuré le candidat de leur soutien. Même chose côté militants, venus par milliers soutenir leur champion : une femme a ainsi brandi une pancarte "Je suis Pénélope" [sic].

Lors de son discours, François Fillon n'a pas oublié de se montrer combatif. Et de dérouler son programme présidentiel, comme si de rien n'était.