À la Réunion, François Fillon espère "traverser les tempêtes"

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Le candidat de la droite a notamment ciblé la gauche dimanche. © Richard BOUHET / AFP
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avec AFP , modifié à
Le candidat de la droite, en déplacement à la Réunion, veut maintenir le cap de sa campagne malgré l'enquête dont lui et ses proches font l'objet.

Non, il ne renoncera pas. François Fillon a réaffirmé qu'il se battrait "jusqu'au bout", dimanche lors d'un meeting à Saint-Pierre de la Réunion, devant plusieurs milliers de personnes. "Je suis attaqué, 24 heures sur 24, mais je reçois aussi d'innombrables soutiens. Je me battrai jusqu'au bout car mon programme est le seul capable de relancer la France", a lancé le candidat de la droite, ajoutant : "Ma bataille est celle des projets. Ma bataille est celle des idées. Elle l'a toujours été."

Face à la polémique, le projet et l'alternance. Englué depuis plusieurs semaines dans une affaire d’éventuels emplois fictifs dont il aurait fait bénéficier son épouse, le Sarthois tente depuis une semaine de relancer sa campagne, faisant valoir la nécessité d’une alternance mais aussi la radicalité du projet qui lui a permis de remporter, contre tous les pronostics, la primaire de la droite et du centre en novembre. "Je porte la responsabilité d'une ambition politique qui est celle des millions de Français qui refusent le déclin de leur pays", a-t-il affirmé.

Dans une interview au Journal du Dimanche la semaine dernière, l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy avait déjà mis en garde contre "une crise de régime" s'il devait renoncer, car "cela aboutirait à priver un courant de pensée, qui est majoritaire en France, de candidat crédible". Il avait réitéré son engagement à se retirer s'il était mis en examen. "Ensemble nous allons traverser les tempêtes, franchir tous les ponts qui mènent à la victoire", a-t-il également martelé dimanche.

L'enquête se poursuit. Le parquet national financier, qui s'est saisi du dossier, a affirmé dimanche qu"'aucune décision n'est prise à ce stade de l'enquête" sur des soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon et "aucun calendrier n'est fixé à ce jour". Une déclaration qui intervient alors que Le Journal du Dimanche indique que la décision du parquet sur cette enquête "devrait intervenir cette semaine".

Hasard du calendrier liturgique, alors qu’il assistait en début de journée à la messe en l’église Notre-Dame de la Paix de Saint-Gilles, le candidat de la droite a eu le droit à une étonnante homélie sur la justice et le pardon, extraite de l'Evangile selon Saint-Matthieu. "Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre aux juges [...] et qu'on ne te jette en prison. Amen je te le dis, tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou", a lu le père Russell Torpos.                                                               

La gauche en ligne de mire. Devant les Réunionnais rassemblés l’après-midi à Saint-Pierre, le candidat de la droite a directement nommé ses adversaires, affirmant qu'il se battait "contre la gauche. Celle de M. [Benoît] Hamon qui rêve l'impossible parce qu'elle est incapable de construire le possible, qui rêve de subventions universelles parce qu'elle est incapable de créer de la croissance. Celle de M. [Emmanuel] Macron qui est le radeau de sauvetage de tous les naufragés du hollandisme".

À propos de l'ancien ministre de l'Economie, qui le dépasse désormais dans les sondages et le relègue à la troisième place éliminatoire du premier tour de la présidentielle, François Fillon a tenu à le renvoyer dans le giron de François Hollande, rappelant qu'il avait aussi été le "conseiller" de président de la République, lors de son "long et insipide" quinquennat.