A l’UMP, la rentrée, c’est chacun de son côté

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ZOOM - Faute d’université d’été, chaque leader fait sa rentrée politique chacun leur tour.

'Mo-bi-li-sa-tion' est le mort d’ordre des socialistes pour leur université d’été, à La Rochelle. 'Dis-per-sion', pourrait-être celui des ténors de l’UMP. Faute d’argent, le principal parti d’opposition a en effet été contraint d’annuler son campus et ses traditionnelles journées parlementaires. C’est donc individuellement que les ambitieux de demain ont repris - ou vont reprendre - le chemin de l’opposition. Tour d’horizon.

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Wauquiez roule pour lui. Lors de la guerre intestine entre François Fillon et Jean-François Copé, il était le bras armé du premier. Depuis, l’ancien ministre a pris ses distances et assume cette "émancipation". "Il n'y a aucune embrouille avec François. Il garde mon amitié. Simplement, j'ai été exaspéré par la guerre des chefs et j'ai repris de l'autonomie", s’est-il justifié dans le JDD. Rien d’étonnant, donc, à le voir faire sa rentrée médiatico-politique le premier, le dimanche 17 août.

Comme il en a désormais pris l’habitude, le leader de la Droite sociale avait donné rendez-vous à ses soutiens pour gravir les 1.744 m du mont Mézenc (photo ci-dessus), chez lui, près du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Mais contrairement à l’année dernière, où les deux autres lieutenants de François Fillon l’avaient accompagné - Eric Ciotti et Valérie Pécresse -, le jeune député n’a pu compter que sur quelques parlementaires et des soutiens politiques locaux. Un isolement qui ne l’empêche pas de faire entendre sa voix, et bruyamment, comme dans cet entretien au Point au cœur de l’été où il réclamait avec force un inventaire des années Sarkozy.

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Copé s’éloigne de Sarkozy. Après de (longues) vacances, le patron de l’UMP a fait son retour aux affaires la semaine dernière. Un retour fracassant : dans un entretien à Nice Matin, l’élu de Meaux a ouvert la porte à un inventaire des années Sarkozy, ce que réclamaient nombre de ténors de l’UMP… mais que lui refusait jusque là, de peur d’ouvrir un nouveau débat sanglant dans son parti, encore meurtri par la guerre qu’il a livrée à François Fillon l’hiver dernier.

Samedi, en pleine université d’été du PS à la Rochelle - une date pas choisie au hasard -, le leader de l’opposition donne rendez-vous aux militants du parti pour son meeting de rentrée, à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône), après avoir réuni, la veille, les troupes de son club, Génération France. Devant quelque 2.000 personnes, Jean-François Copé devrait développer son triptyque "autorité, courage, générosité": "l'autorité pour protéger les Français face à l'insécurité, le courage pour réformer en profondeur l'économie, la générosité pour aider les plus fragiles, en refusant l'assistanat". Mais la question du débat autour des années Sarkozy sera également évoquée.

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Fillon se démultiplie. Lui aussi a pris le temps de se reposer après une année éprouvante, commencée dans le costume de Premier ministre et achevée dans celui - partagé avec son meilleur ennemi Copé - de fossoyeur de l’UMP. "J’ai fait du vélo et les Saboliens (habitants de Sablé-sur-Sarthe, où il a passé ses vacances, Ndlr) m’ont souvent croisé dans les magasins de bricolage !", a-t-il confié au Maine Libre. Il est libre Fillon…

Libre, mais pas seul. C’est à l'abbaye de Champagne de Rouez-en-Champagne (Sarthe) que l’ancien Premier ministre va rassembler ses troupes mercredi prochain. Ses lieutenants évoquent le chiffre d’une centaine de députés et sénateurs présents, soit davantage que pour la rentrée officielle du président de l’UMP trois jours plus tôt… Une démonstration de force que le député de Paris a choisi d’accentuer en organisant – outre trois réunions militantes début septembre - un autre meeting deux jours plus tard, à Saint-Raphaël (Var). Une prise de parole qui interviendra deux jours avant le rassemblement des sarkozystes. Ou comment marquer à la culotte ses deux adversaires. 

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Sarkozy, l’absent dont tout le monde parle. "Ce n'est pas le moment de ma rentrée politique", avait assuré l’ancien chef de l’Etat lors de son intervention devant les responsables de l’UMP, le 5 juillet dernier. Mais les 1er et 2 septembre prochains, ses amis vont faire "sa" rentrée pour lui, à Arcachon. Présidée par son plus fidèle lieutenant Brice Hortefeux, l’association des Amis de Sarkozy se réunira à Arcachon pour "un témoignage d’affection, de fidélité et de confiance", confiait-il à Europe1.fr fin juillet. Quelque 2.000 personnes sont attendues. "Très ambitieux pour un lundi...", glisse un proche de l'ancien chef de l’Etat à Europe1.fr. Parmi elles, un invité de marque : Alain Juppé a promis de passer une tête.

Nicolas Sarkozy, lui, a appelé en personne le maire d’Arcachon, le fidèle Yves Foulon, après l’avoir reçu dans ses bureaux de la rue Miromesnil, selon les informations recueillies par Europe 1. Signe que, quoi qu’il en dise, l’ancien président, surveille, écoute, et s’intéresse à la manifestation en son honneur. Mais, comme l’année dernière, il ne se déplacera pas. L’heure du retour n’a pas encore (vraiment) sonné.