A Davos, Sarkozy fait la leçon

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avec AFP , modifié à
En ouverture du Forum économique mondial, il a répété sa volonté de moraliser le capitalisme.

Pour la première fois de l’histoire du Forum économique mondiale (FEM) de Davos, un président français avait la tâche de prononcer le discours inaugural du rendez-vous annuel des grands capitalistes de ce monde. Nicolas Sarkozy se savait attendu mercredi par les différents acteurs du FEM. Le président français a répété ses critiques à l’égard des dérives du capitalisme financier et répété sa volonté de moraliser le fonctionnement de l’économie de marché.

Devant un parterre de patrons de multinationales et de banquiers, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à s’en prendre aux seconds nommés. "Le métier de banquier n'est pas de spéculer (...), c'est de financer le développement de l'économie", a-t-il lancé. "Nous continuerons à faire courir des risques insoutenables à l'économie, à encourager la spéculation, à sacrifier le long terme si nous ne changeons pas la réglementation bancaire." Sur ce sujet, il s'est dit "d'accord avec le président Obama quand il juge nécessaire de dissuader les banques de spéculer pour elles-mêmes ou de financer des fonds spéculatifs".

"L'anticapitalisme est une impasse"

 

Le président de la République a toutefois répété qu'il croyait aux vertus du capitalisme. "La crise que nous traversons n'est pas une crise du capitalisme. C'est une crise de la dénaturation du capitalisme", a poursuivi Nicolas Sarkozy. A ses yeux, "le capitalisme purement financier est une dérive qui bafoue les valeurs du capitalisme" mais "l'anticapitalisme est une impasse pire encore. Il n'y a aucun système autre que l'économie de marché mais nous sauverons le capitalisme et l'économie de marché en le refondant, en le moralisant", a-t-il martelé. "Il y a des comportements indécents qui ne seront plus tolérés par l'opinion publique dans aucun pays au monde, fut-il le plus grand", a-t-il également affirmé, en faisant allusion aux Etats-Unis, d'où était partie la crise en 2007.

Nicolas Sarkozy a aussi répété son intention de réformer le système monétaire mondial, actuellement dominé par le dollar. Le sujet sera inscrit à l’ordre du jour du sommet du G20 en 2011, sommet que la France présidera.