Le Parti communiste veut éviter un nouveau désastre

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Parti communiste, qui a enregistré le plus mauvais résultat de son histoire à la présidentielle, tentera d'éviter la décomposition lors des scrutins législatifs des 10 et 17 juin.

Sonnés par les 1,93% de Marie-George Buffet au premier tour du scrutin présidentiel, ses dirigeants ne se font guère d'illusions sur les chances de conserver un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. "J'ai pris comme beaucoup de camarades un coup sur la tête", a confié la secrétaire nationale sur France Inter, tout en niant qu'il y ait "panique à bord." Contraint de faire cavalier seul aux législatives, le PCF a peu de chances de retrouver ses 22 élus du groupe communiste et républicain de 2002, d'autant que sept sortants ne se représentent pas. Il espère cependant faire élire une douzaine de députés bénéficiant d'un fort encrage local et obtenir un peu plus que les 3% dont les sondages le créditent au plan national. Même si le pire était évité, les élections municipales de 2008 pourraient cependant constituer une nouvelle étape du chemin de croix d'une formation qui, en un quart de siècle, a perdu tout son capital électoral. S'il possède toujours un fort réseau d'élus et des militants, le PCF est en effet devenu un parti sans électeurs et le PS "pourrait bientôt avaler ses dépouilles", selon l'expression du politologue Dominique Andolfatto. L'analyse du premier tour de la présidentielle est accablante pour les communistes qui ont vu le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot, se propulser loin devant Marie-George Buffet, (4,15%), y compris dans les villes communistes. Depuis la fin des années 80, le parti a été progressivement abandonné par l'électorat populaire et ouvrier, qui s'est reporté sur le PS ou sur le Front national. Ayant décidé de tourner la page de la "gauche plurielle", qui avait un temps masqué l'effondrement du PCF, Marie-George Buffet croyait pouvoir rallier à sa candidature le camp de la victoire du "non" au référendum sur le traité européen de 2005. Or, la dirigeante communiste semble avoir payé dans les urnes l'échec de cette OPA et son incapacité à sceller un accord pour une candidature unitaire avec le mouvement antilibéral. Outre les effets du vote utile, poussant nombre de communistes à voter dès le premier tour pour Ségolène Royal, Marie-George Buffet a souffert d'un phénomène inédit : des dirigeants communistes se sont publiquement engagés pour un autre candidat, l'altermondialiste José Bové. La secrétaire nationale a annoncé qu'elle passerait la main lors du congrès extraordinaire prévu en décembre mais ses opposants lui reprochent de n'avoir fait aucune analyse, au lendemain du scrutin, des raisons de cette "terrible défaite." Bien que l'actuelle équipe dirigeante apparaisse largement majoritaire lors des scrutins internes, le parti semble aujourd'hui totalement "balkanisé."