FN : Buisson, stratège de Sarkozy, s'exprime

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Chose rare, Patrick Buisson, "éminence grise" de Nicolas Sarkozy, s'exprime en exclusivité dans le magazine Paris Match. L'interview de ce stratège du chef de l'Etat, qui s'exprime sur la montée du Front national, est disponible sur le site Internet de l'hebdomadaire.

Interrogé par Elisabeth Chavelet, le conseiller du président dit clairement qu'il ne peut ignorer un Front national à 11,70%, mais est en colère contre les "contrevérités" qu'il entend ou lit à ce sujet.

Il observe notamment que l'électorat du Front national "se compose d’une droite radicalisée et, pour l’essentiel, d’un électorat populaire qui n’a rien à voir avec l’extrême droite". Selon lui, "le mépris dans lequel les tient la classe dirigeante a quelque chose de sidérant. Nos élites sont mues par une invraisemblable prolophobie dont elles n’ont parfois même pas conscience".

A ce petit jeu, le politologue accuse tous les partis républicains, et n'épargne pas le Parti socialiste. "Les impensés de la gauche sur la sécurité et l’immigration témoignent d’un déni persévérant de celle-ci face à l’expression de certaines souffrances sociales", lance-t-il. C'est pourquoi, selon lui, une alliance UMP-PS serait une machine à perdre : "ce serait, dit-il, une machine à laminer l’UMP en l’assimilant au PS au sein d’une sorte de syndicat des sortants".

Autre sujet abordé : la présidentielle de 2012. A ce sujet, Patrick Buisson confie que l'"adversaire idéal" pour Nicolas Sarkozy serait Dominique Strauss-Kahn: "il veut bien être candidat, mais sans primaires au PS, pour ne pas abîmer son image et si possible, être élu président par acclamations. Pour Nicolas Sarkozy, c’est l’adversaire idéal".