6 mai : un jour normal pour Hollande

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Benjamin Bonneau, Alexandre Kara et Ludovic Fau , modifié à
ZOOM - Le président va réunir ses ministres pour faire le point sur les réformes.

Une journée normale pour un président normal. Ce lundi 6 mai, les médias - et l’opposition - ne parleront que de ça : il y a un an jour pour jour, François Hollande battait Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle. Mais pas question de refaire la fête à la Bastille.

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Un mot d’ordre : sobriété. "Il n'y aura pas de fête et d'ailleurs on n'a jamais imaginé faire la fête des un an ni des deux ans, il y aura peut-être la fête des cinq ans", confiait malicieusement le président au Journal du Dimanche. Ce lundi, il ne s’exprimera donc pas. Et l’Elysée a été ferme avec les ministres : le gouvernement ne doit envoyer qu’une seule image aux Français : boulot, boulot, boulot. Pour illustrer cette posture, à l’agenda du président, lundi matin, figure un séminaire de travail avec les ministres. L’un des conseillers du président assure à Europe 1 qu’ "il n’est pas question de faire le bilan, de distribuer des bons ou des mauvais points. Il s’agit d’abord de faire un point d’étape des réformes en cours et de celles à venir." Un proche du président résume l’état d’esprit : "il faut en finir avec la première année sans fleurs ni couronnes".

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Une nouvelle stratégie à l’Elysée. Cette volonté d’humilité affichée par François Hollande répond à un objectif : montrer que c’est lui qui est seul en première ligne, et que son gouvernement n’a qu’un seul et unique objectif : la lutte contre le chômage. Quelques proches du président, comme Pierre-René Lemas (photo), le secrétaire général de l’Elysée, ont même été chargés de faire le mea culpa des erreurs de la première année. Une façon de montrer que le président ne reste pas sourd aux inquiétudes des Français. Et qu’il a entendu la grogne de sa majorité.

Un conseiller de l’Elysée résume ainsi la stratégie du moment : "il faut redonner de la cohérence et revoir le dispositif". La "cohérence", ce sera l’objectif de la conférence de presse de François Hollande dans 10 jours. Pour le "dispositif" - comprenez le remaniement - rien n’est tranché, entre ceux qui plaident pour un ajustement rapide avant l’été et ceux qui pensent qu’il vaut mieux attendre septembre et une hypothétique amélioration de la situation économique.

Et les militants socialistes ? A l’occasion du grand rassemblement du mouvement des Jeunes socialistes qui s’est déroulé tout le week end dans les Landes, à Soustons, Europe 1 a tendu le micro pour recueillir quelques réactions de militants socialistes à cette première année au pouvoir. Alors, déçus ? "Le peuple de gauche attend des mesures qui soient plus proches de ce qui avaient fait l’élection de François Hollande, mais l’espoir est toujours là", confie un militant. "C’est une année difficile, de travail, et comme souvent, le travail ne paie pas tout de suite", tempère une seconde, qui veut croire en des lendemains meilleurs. "Il y a une force des médias qui voudraient que tout se fasse dans l’instant, mais je ne perds pas espoir, il a été élu pour cinq ans", confirme un troisième.

Quant aux Français dans leur globalité, ils sont évidemment plus durs au moment de faire un premier bilan : 76% d’entre eux le jugent plutôt négatif, selon un sondage TNS Sofres pour ITélé publié lundi.