49.3 : la charge de Montebourg contre Valls

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William Galibert, édité par R.Da.
Manuel Valls veut en partie supprimer de la Constitution l’article qui permet au gouvernement de passer outre le débat parlementaire pour faire adopter un texte.

"Dépassé et brutal". Ce sont les mots de Manuel Valls à propos du 49.3 dont il prône désormais la suppression, hors texte budgétaire. Une position qui n’a pas manqué de surprendre à gauche, lorsque l’on sait qu’il a lui-même engagé six fois la responsabilité du gouvernement durant son passage à Matignon, notamment pour faire passer la loi Travail.  

Une annonce en désaccord avec la pratique.Vincent Peillon, dernier candidat lancé dans la course à la primaire, a estimé que "c'était une bonne idée de reconnaître ses fautes et ses erreurs". Moins amène, Arnaud Montebourg, également candidat, a remis en cause la crédibilité de l’ancien Premier ministre : "La suppression du 49.3, il faudrait qu’elle soit dans une bouche crédible. Il aurait été juste que celui qui le propose maintenant et nouvellement, supprime le 49.3 de ses propres pratiques", a taclé l’éphémère ministre de l’Economie au micro d’Europe 1.

Un désir de "cohérence". "Il est nécessaire de mettre en accord les actes et les paroles. C’est ce qu’on appelle la cohérence, elle est d’ailleurs très observée par nos compatriotes. Ils aiment la constance, la cohérence, la sincérité", a-t-il encore estimé.

Un mea culpa ? "Je proposerai, hors texte budgétaire, parce que la nation a besoin d'un budget, de supprimer purement et simplement le 49.3", a promis jeudi Manuel Valls, reconnaissant que "son utilisation est dépassée et apparaît comme brutale."