3ème jour de violence au Liban

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Administrator User , modifié à
Après quelques heures de calme, les affrontements ont repris entre les soldats libanais aux combattants du Fatah al-Islam qui se trouvent dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al Bared, près de Tripoli. Lundi soir, une bombe a explosé dans un quartier de Beyrouth à prédominance sunnite faisant dix blessés. George Bush a déclaré qu'il fallait maîtriser les "extrémistes qui tentent de renverser" la démocratie libanaise.

Un cessez-le-feu visant à faire taire les armes entre les troupes libanaises et les activistes du Fatah al Islam retranchés dans le camp de réfugiés de Nahr al Bared situé près de Tripoli, la grande ville du nord du pays, avait été conclu lundi soir. Mais il n'a pas tenu. Mardi matin, les combats ont repris. L'armée libanaise a bombardé le camp et les combattants du Fatah al Islam ont riposté en lançant des grenades et en tirant à la mitrailleuse sur les postes de l'armée. Depuis dimanche, les combats ont fait 79 morts. De source palestinienne à l'intérieur du camp, on ajoute que plus de 150 personnes ont été blessées et des dizaines d'habitations détruites. Au moins 20 activistes du Fatah al Islam, 32 soldats et 27 civils ont péri depuis le début des combats aux premières heures de dimanche, à Tripoli et à Nahr al Bared. En outre, 55 soldats ont été blessés dans ces combats, les plus violents entre armée libanaise et activistes depuis la guerre civile de 1975-1990. Les combats avaient brièvement cessé lundi dans l'après-midi pour permettre aux organisations humanitaires d'intervenir dans le camp. Mais les affrontements ont redoublé de vigueur avant même que les convois de l'Onu et de la Croix-Rouge n'aient eu le temps d'intervenir. Le camp de Nahr al Bared est un des nombreux camps bâtis au Liban pour accueillir les réfugiés palestiniens, aujourd'hui au nombre de 400.000, qui ont fui Israël après 1948. L'armée n'a pas le droit de pénétrer dans le camp de Nahr al Bared, en vertu d'accords conclus il y a 38 ans sous l'égide de la Ligue arabe. Les factions palestiniennes sont pourtant toujours armées dans les camps de réfugiés, en dépit de la résolution du Conseil de sécurité de 2004 qui demandait le désarmement de toutes les milices au Liban. Lundi soir, dix personnes ont été blessées dans un attentat à la bombe à Beyrouth, la capitale libanaise. L'explosion s'est produite dans un parking, dans le quartier de Verdun à prédominance sunnite, mettant le feu à plusieurs véhicules en stationnement et brisant les vitres de certains bâtiments. Selon une source militaire, la bombe avait été placée sous un véhicule ou à proximité. Le Fatah al Islam dément être à l'origine de l'attentat. Cette explosion intervient au lendemain d'un attentat à la bombe à Achrafiyé dans l'est de la capitale à majorité chrétienne qui a fait un mort et dix blessés. Issu l'an dernier d'une scission au sein du mouvement pro-syrien Fatah Intifada, le Fatah al Islam dit partager les analyses d'Al Qaïda, sans pour autant entretenir de liens opérationnels avec la nébuleuse dont Oussama ben Laden est l'inspirateur. Son chef, Chaker al Abssi, est un Palestinien, mais le groupe comprend aussi des Libanais et des Syriens. Beyrouth considère le Fatah al Islam, dont les communiqués sont diffusés sur des sites internet utilisés par Al Qaïda, comme une émanation des services de renseignement syriens, ce que Damas dément. Le gouvernement libanais considère que la Syrie utilise le Fatah al Islam pour déstabiliser le pays et empêcher la mise en place d'un tribunal international pour juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.