2012 : la semaine où la campagne s’est accélérée

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Fabienne Cosnay avec le service politique d'Europe 1 , modifié à
RÉCIT - Sarkozy doit se déclarer le 15 février à la télévision. Hollande se tient prêt.

Pour Nicolas Sarkozy, "le rendez-vous approche". Cette semaine, le président candidat a accéléré la cadence, donnant un nouveau tempo à la campagne présidentielle. Europe1.fr revient sur les temps forts de cette semaine très politique.

Acte 1. On s'active en coulisses

En coulisses, tout est prêt pour le jour J, celui où Nicolas Sarkozy annoncera sa candidature à la présidentielle. Selon les informations du service politique d'Europe 1, le chef de l'Etat devrait se porter candidat, le 15 février, lors d'une intervention télévisée. Toujours selon les informations d'Europe 1, une vingtaine de salles ont déjà été réservées dans toute la France. Le grand meeting de lancement de campagne se tiendra à Marseille, dans l'immense Parc Chanot, pouvant accueillir 6.000 personnes.

Acte 2. "Tu devrais faire la photo avec moi"

François Hollande et Nicolas Sarkozy côte à côte sous le crépitement des flashs. La scène se déroule mercredi soir, au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). C'est le candidat socialiste qui a provoqué la rencontre, se levant de sa table pour aller saluer Nicolas Sarkozy, assis un peu plus loin. Les deux hommes se sont parlé quelques instants devant une nuée de photographes, se sont serré la main avant de poser ensemble pour immortaliser la scène. Sur l'invitation, cette fois, du chef de l'Etat. " Tu devrais faire la photo avec moi", a lancé Nicolas Sarkozy à François Hollande. Un échange cordial avant le combat de boxe.

Acte 3. Sarkozy annonce un virage à droite toute

En fin de matinée jeudi, l'interview au Figaro magazine accordée par le chef de l'Etat à paraître samedi est diffusée dans les médias. Un entretien dans lequel la candidature de Nicolas Sarkozy ne peut plus faire de doutes. A la première question de cet entretien, sur la date d’annonce officielle de sa candidature à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy répond: "J’ai dit que le rendez-vous approchait : il approche", ajoutant : "Si la question est de savoir si j'ai réfléchi, sur le fond et sur la forme, ma réponse est oui". "Je remercie ceux de mes amis qui estiment que je devrais entrer en campagne plus tôt. Peut-être ont-ils raison ? Peut-être même que cela aurait été mon intérêt ? Mais avant mon intérêt, il y avait les devoirs de ma charge", poursuit le président.

Dans ce même entretien, Nicolas Sarkozy établit les grandes lignes de son futur programme. Référendum sur les obligations des chômeurs et sur le droit des étrangers, refus du mariage homosexuel et du droit de vote des étrangers hors UE, durcissement des règles sur les titres de séjour et les demandeurs d'asile... le chef de l'Etat multiplie les clins d'œil à la droite de la droite, au risque de se couper  un peu plus de la sensibilité centriste de sa majorité.

Acte 4. La réplique de Hollande

Ce devait être un meeting consacré entièrement à la jeunesse et à l'éducation, au cœur de son programme. Entre temps, François Hollande a découvert jeudi l'entretien donné par Nicolas Sarkozy au Figaro Magazine. Son adversaire y esquisse son programme, François Hollande décide alors de remanier son discours. "On garde la dominante éducation mais on la prend comme point d'appui pour répliquer à la conception de la République développée dans le Figaro Magazine par Sarkozy", demande t-il à ses conseillers, Vincent Peillon, Aquilino Morelle et Manuel Valls, selon des informations de Thierry Guerrier, du service politique d'Europe 1.

Le discours d'Orléans change de teneur. Il est l'occasion, pour François Hollande, de répliquer aux dernières propositions de son adversaire. Qu'il prend toujours soin de ne pas citer. En réponse au référendum sur l'indemnisation des chômeurs proposé par Nicolas Sarkozy, François Hollande trouve une formule qui fait mouche : "le prochain référendum, c'est l'élection présidentielle". De retour d'Orléans, François Hollande livre quelques confidences au service politique d'Europe 1. Le candidat socialiste décortique la stratégie de son rival. "Avec ses propositions très droitières, il doit parier qu'il sera devant moi au premier tour, surtout si Marine Le Pen n'a pas ses signatures", confie t-il. Avant d'ajouter : "C'est un pari risqué".