2012, l'année à oublier pour l’UMP

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BILAN - Des défaites, une caisse vide et une guerre interne, l’année 2012 a été rude.

2013 sera forcément une belle année pour l’UMP tant sa devancière a été cauchemardesque.   "2012, c'est un an de perdu pour la droite", reconnait le sénateur UMP Hugues Portelli. Pourquoi ? Europe1.fr vous rafraîchit la mémoire.

Deux défaites électorales. Les sondages lui assuraient qu’il n’avait aucune chance, et ils ne se sont pas tant trompés que cela. Nicolas Sarkozy, lui, y a cru jusqu’au bout - et encore…- et a tout fait pour faire mentir sa destinée. Après une campagne à droite toute initiée par l’idéologue Patrick Buisson, théoricien (contesté) de la droite décomplexée 6 stigmatisation des corps intermédiaires et de l’assistanat, promesse d’un référendum sur l’immigration -, le chef de l’Etat a ainsi réussi à réduire l’écart annoncé au premier tour. Il n’a pu éviter la défaite au second, bien que ses troupes s’enorgueillissent toujours aujourd’hui de l’étroitesse de l’écart, alors que les commentateurs prédisaient un raz de marée pour François Hollande. Une première erreur.

Le discours de Sarkozy après sa défaite :

Un mois plus tard, comme attendu, les Français, lors des législatives, offre une belle victoire aux socialistes, qui obtiennent même la majorité absolue avec 280 députés dans l’hémicycle. Quant à l’UMP, elle n’obtient que 194 sièges. La plus lourde défaite de la droite depuis 1981.

19.11 Jean-François Copé et François Fillon aux journées parlementaires de l'UMP à Marc-en-Baroeul. 930620

© Max PPP

Une guerre intestine sanglante. On a tout dit et tout écrit sur le psychodrame vécue par l’UMP. François Fillon et Jean-François Copé en ressortent avec une image considérablement dégradée dans l’opinion publique, le second étant même la personnalité politique la moins aimée des Français, derrière Marine Le Pen. Pendant quatre semaines, les deux prétendants à la présidence de l’UMP se sont invectivés par voie de presse interposée, l’un comme l’autre campant sur leurs positions.

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"Si ce n'est pas l'enfer, on n'en est pas loin", commente le sénateur UMP Hugues Portelli à l'AFP. "La droite a perdu toutes les élections, mêmes les élections internes. Tout est à rebâtir", estime-t-il. Les militants ont très mal vécu cette guerre intestine, et nombre d’entre eux ont décidé de quitter le Titanic.

Une trésorerie exsangue. L’argent nerf de la guerre, c’est aussi vrai en politique. Surtout en politique, diront même certains. Alors sa prochaine guerre, l’UMP la livrera peut-être avec un lance-pierre en bois. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a en effet rejeté les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Si le recours de ce dernier auprès du Conseil constitutionnel est rejeté, l’UMP pourra alors s’assoir sur 11 millions d’euros d'aides publiques.

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La situation financière du principal parti d’opposition est critique : la déroute aux législatives - et l’amende de quatre millions d’euros pour ne pas avoir présenté suffisamment de femmes - a déjà fait perdre 10 millions d’euros à l’UMP, qui ne touchera plus, en 2013, que 20 millions d’euros de financement public. Et le parti s’est endetté à hauteur de 35 millions d’euros sur 14 ans."A mon avis, il va falloir trouver deux millions d’euros d’économies par an, en plus", s’est inquiété Dominique Dord, trésorier démissionnaire, auprès d’Europe1.fr.

Est-ce que ça sera mieux en 2013 ? Rien n’est moins sûr. La guerre entre Jean-François Copé et François Fillon a mis en lumière un vrai clivage idéologique au sein du parti et la nécessité d’un aggiornamento face au Front national. Mais le fragile équilibre existant ne le permettra certainement pas. D’autant que tous ont déjà en tête le nouveau vote de septembre 2013, qui pourrait donner lieu à de nouvelles passes d’armes sanglantes. Et creuser encore un plus le déficit de l’UMP. Pas idéal pour préparer la reconquête aux municipales de 2014…

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