EXCLU - "Johnny pensait qu’il allait mourir"

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avec Pierre-Louis Basse , modifié à
Daniel Rondeau raconte en exclusivité à Pierre-Louis Basse les confidences du chanteur.

"Je ne veux parler qu’à toi". Ce sont les mots de Johnny Hallyday à Daniel Rondeau. Le chanteur a décidé d'accorder sa première interview, depuis ses problèmes de santé en décembre, à l’ancien journaliste, aujourd’hui devenu ambassadeur de France à Malte. Daniel Rondeau raconte à Pierre-Louis Basse, en exclusivité pour Europe 1, son entretien avec la rock star, qui est à lire dans le Journal du Dimanche.

"Ne me secouez pas, je suis plein de larmes", la première partie de l’interview :

Daniel Rondeau a rencontré Johnny Hallyday à Saint Barth'. "Je me demandais naturellement dans quel état j’allais le trouver", révèle-t-il à Pierre-Louis Basse, avant d’ajouter : "Et quand je suis arrivé dans sa maison, il était en pleine séance de travail (…) pour un prochain album".

Johnny Hallyday a alors confié à l’ambassadeur ce qu’il a enduré durant plusieurs mois. "Il a vécu un cauchemar en arrivant à Los Angeles et puis cinq jours atroces de souffrance", assure Daniel Rondeau. Une fois hospitalisé, "la situation médicale ne s’arrangeait pas. Il a souffert énormément. On a décidé de le mettre dans le coma. Et la première nuit où il a perdu toutes connaissances, le médecin lui a dit qu’il avait appelé son père toute la nuit. Et Johnny m’a dit ‘c’est quand même curieux, puisque mon père m’a abandonné quand j’avais six mois’". Le chanteur a également confié à Daniel Rondeau avoir "vu des visages. (…) En gros, il pensait qu’il allait mourir".

"J’étais tellement aimé"

"Sa frayeur, elle est rétrospective", assure l’ami de la star. "C’est quand il est tiré du coma que, là, le médecin lui parle et, là, c’est la panique. Il s’aperçoit de ce qui lui est arrivé. Et on lui raconte aussi ce qui s’est passé en France et toute l’émotion. Il m’a dit d’ailleurs cette phrase : ‘je n’aurais jamais imaginé que j’étais tellement aimé’", poursuit Daniel Rondeau.

Mais le cauchemar est loin d’être terminé. Car, confie-t-il à l’ancien journaliste, "il s’arrange pour rentrer chez lui à Noël, mais contrairement à ce qu’il pensait, il se sent mal. Il traverse une phrase de dépression aigüe, d’autant plus qu’il a perdu sa voix. Il n’a plus de voix. Car il a été longtemps intubé : les cordes vocales ont été abimées. Il pense qu’il est réellement foutu. Quand il est tout seul, il essaye de parler normalement, de chanter, il n’y arrive pas. Il se demande ce qu’il va faire dans la vie. Il a l’impression qu’il a été détruit et qu’on a fait de lui un légume".

C’est à ce moment-là, qu’il va partir à Saint-Barth' avec sa femme et ses filles. Mais son moral ne va pas pour autant remonter. "Il est assailli par des angoisses très violentes. Il a peur de mourir. Il ne peut pas s’endormir. Il ne veut plus dormir parce qu’il pense qu’il ne va pas se réveiller", raconte Daniel Rondeau. Mais ce sont sa femme et ses deux filles, qui, petit à petit "vont le tirer jour après jour de l’ornière dans laquelle il est en train de s’enfoncer".

"Sa voix revient"

"Quand il rentre à Paris, quelques semaines avant son anniversaire, ça ne va toujours pas. Laetitia va décider d’organiser son anniversaire sur une péniche. Et là il se prépare tout seul. Il essaye de chanter et sa voix revient. Il arrive à chanter Gabrielle et Toute la musique que j’aime. Ce moment-là va effacer des mois de blessures.

"On m'a volé mes adieux", la seconde partie de l’interview :

Depuis son accident, Johnny Hallyday a, semble-t-il, changer sa façon de vivre. Ce n’est plus "l’accro à la cocaïne" que décrivait Daniel Rondeau dans les colonnes du Monde, il y a 15 ans. "Je crois que Johnny Hallyday vivant ne sera jamais raisonnable. Mais il m’a dit qu’il avait complètement arrêté et qu’il ne touchait plus à la drogue, il m’a dit : ‘tu sais je veux voir la suite du film, je veux savoir ce qui va m’arriver, je veux voir mes filles et je veux rechanter’. Il est très blessé par cette tournée d’adieux avortée. Il m’a dit : ‘On m’a volé mes adieux’. Il veut rechanter, remonter sur scène et il se prépare à ça".

Quant à son choix de changer de producteur, il est très simple, assure Daniel Rondeau. "Jean- Claude Camus - qui est son producteur depuis longtemps - a vendu son affaire, m'a-t-il confié. Il s’est souvent disputé avec Jean-Claude Camus, mais il m’a dit : ‘J’avais toujours un fond de tendresse pour lui, parce qu’il y avait chez lui une part de folie. Et ça lui permettait de me comprendre. Son successeur, c’est un businessman, d’où une absence de folie. Je ne peux pas m’entendre avec lui, je change’".

Aujourd'hui, Johnny Hallyday n'a véritablement pas retrouvé la paix. "Il ne peut plus s’endormir de façon naturelle. Il a peur de la mort. C'est une grosse angoisse", confie Daniel Rondeau à Pierre-Louis Basse. Pour autant, assure-t-il, "il est extrêmement décidé. Il veut retravailler en France. Il va tourner deux films, jouer au théâtre et puis, dès qu’il aura fini tout ça, il veut reprendre cette tournée qui a été interrompue. Je l’ai vu extrêmement décidé. Il m’a dit : 'Je vais montrer que je suis encore le boss'".