Municipales : le premier tour vu de l'Elysée

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David Doukhan, Caroline Roux et , modifié à
COULISSES - François Hollande s’est entretenu avec Valls et Ayrault. Ce dernier devra mener la bataille du second tour.

Contexte. François Hollande n’a rien dit. Et il a passé lui-même la consigne à ses conseillers : aucun commentaire signé de l’entourage du chef de l’Etat. Jean-Marc Ayrault, lui, a appelé les "forces démocratiques et républicaines" à faire barrage au Front national au second tour. Les deux têtes de l’exécutif, qui se sont parlé avant l’intervention télévisée du Premier ministre, ont passé une bien mauvaise soirée. 

"Il ne faut surtout pas être dans le déni". Le président, après avoir voté le matin à Tulle, a très vite regagné l’Elysée, où il n’était entouré que de quelques conseillers. Il était régulièrement en ligne avec Manuel Valls pour se tenir au courant des remontées des résultats. Avec Jean-Marc Ayrault, il a très vite calé la ligne officielle : se battre pour le second tour. Comme d’habitude avec François Hollande, pas d’éclats de voix ou d’emportement. Mais en privé, l’analyse se fait plus précise. "Il ne faut surtout pas être dans le déni. Il y a évidemment eu une volonté de sanctionner notre incapacité à obtenir des résultats. Le déni, c’est justement ce qui fait monter le FN", explique un conseiller gouvernemental. Seule information qui a filtré depuis le palais : la surprise du président face au score du FN.

"On a rien à défendre". Lundi se tiendra une réunion avec les cadors de la majorité à Matignon. Des cadres qu’il va falloir remobiliser, à en croire la confidence lâchée par un des socialistes les plus influents dans la majorité : "qu’est ce qu’on va dire à nos troupes entre les deux tours ? On va leur vendre le mariage pour tous, la circulation alternée ? On a rien à défendre". Quant aux ministres, les candidats ne voulaient déjà pas les voir avant le premier tour, alors il ne faut pas imaginer qu’ils soient mis à contribution.

"Mobiliser d’accord, mais comment ?" Une seule consigne a été passée par le chef de l’Etat : mobiliser, pousser les abstentionnistes de gauche à venir voter dimanche prochain. Mais ça, François Hollande ne veut pas s’en occuper. Et son agenda de la semaine est d’ailleurs bourré de rendez-vous internationaux : sommet international sur la sécurité au Pays-Bas mardi, petit-déjeuner avec Mario Draghi mercredi avant la venue du président chinois Xi Jiping et participation le jeudi aux célébrations du cinquantenaire des relations franco-chinoises. C’est donc à Jean-Marc Ayrault qu’il appartiendra de mener la bataille du second tour. Mais l’un de ses ministres résume d’une phrase la difficulté de la tâche : "mobiliser d’accord, mais comment ?"

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