Municipales : la déroute du PS va lui coûter cher

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et Sébastien Krebs , modifié à
SANCTION - Les élus financent le parti. Or, beaucoup de socialistes ont perdu leur siège. Les caisses seront moins remplies.

L’info. Le PS n'a pas seulement perdu des mairies, il a aussi perdu des sources de financement. Avec la sévère déroute enregistrée lors des élections municipales, il a perdu un peu plus de 150 villes, ce qui va le priver de nombreux élus, et donc d’autant de cotisations. Un manque à gagner tout sauf anecdotique.

Les élus financent le parti. C’est la règle au PS : les élus municipaux, maires et adjoints, reversent 10% de leurs indemnités à leur fédération. C’est même l’une des principales sources de financement des antennes locales du Parti socialiste, après la dotation de l’Etat mais avant les cotisations des militants.

Au cours des dernières années, les sources de financement du PS se décomposaient ainsi : financement public (environ 40%), contributions des élus (25 à 30%), cotisations des adhérents (15%), dons (moins de 5%) et d’autres sources (environ 15%).

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150.000 euros de perte rien qu'en Seine-Saint-Denis. Moins d’élus, ce sont donc moins de ressources pour le parti. Et avant tout pour les fédérations. En Seine-Saint-Denis par exemple, le premier secrétaire de la fédération commence à faire ses comptes. "Il y a effectivement eu un coup dur. Nous avions 180 élus, maires adjoint ou maire, nous en avons perdu une trentaine. On peut évaluer à 120.00, 150.000 euros de perte, c’est important", avance Philippe Guglielmi. Avant de préciser qu’une "fédération, ce sont des emplois, des permanences, le paiement des loyers, des charges, des frais de communication dans les différentes campagnes. Ce sont de vrais problèmes matériels qui nous ramènent à la réalité de chaque jour que nous n’avions pas oubliée".

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Environ 25% de recettes en moins. Ces économies, d’autres fédérations s’y préparent aussi, surtout celles où le PS a reculé. C’est notamment le cas dans le Nord ou dans la Loire, où on estime le manque à gagner à 25%, voire 30% des recettes.

Conséquences immédiates : moins de tracts, moins d’affiches, moins de réunions publiques. Peut-être dans certaines régions des permanences à fermer pour économiser des loyers, voire des emplois à supprimer. Or, le PS mise beaucoup sur son maillage territorial, qui contribue grandement à sa visibilité locale.

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