A Fréjus, face au FN, elle garde "la tête haute"

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Fabienne Cosnay , modifié à
LE JOUR D'APRÈS - La candidate PS Elsa Di Méo s'est désistée, en larmes. Mercredi, elle a repris le "combat".

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La claque. Au moment d'annoncer son désistement pour le second tour des municipales, mardi soir, Elsa Di Méo n'a pu retenir ses larmes. Dimanche dernier, la candidate socialiste à la mairie de Fréjus s'est pris une grosse claque dans la cité romaine du Var. Avec 15,5% des voix, elle n'est arrivée qu'en quatrième position derrière le candidat FN David Rachline, celui de l'UMP Philippe Mougin, et le maire sortant divers droite Elie Brun. Mais Elsa Di Méo ne baisse pas les bras. La tristesse est passée, le combat a repris, a-t-elle confié à Europe 1.

Un crève-cœur. A Fréjus, commune du Var de 53.000 habitants, le parti de Marine Le Pen a de vraies chances de ravir la mairie, dimanche prochain. Arrivé en tête au premier tour avec 40,3% des voix, David Rachline devrait profiter de la triangulaire qui s'annonce entre lui et les deux candidats de la droite locale, ces derniers ayant refusé de fusionner leurs listes. Une attitude jugée irresponsable par Elsa Di Méo. Après avoir tenté de constituer une liste d'entente républicaine pour contrer le FN, la candidate socialiste a donc fait "le choix difficile" de se retirer. Seule. Un crève-cœur pour celle avait justement bâti sa campagne contre le parti de Marine Le Pen.

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"Le combat continue". Mais cette jeune trentenaire qui a pris sa carte au PS au lendemain du 21 avril 2002 a vite relevé la tête. Mercredi matin, Elsa Di Méo avait déjà autre chose à faire que de digérer son échec. La candidate socialiste a passé sa matinée dans le café qui fait face au local du FN, juste en face de la mairie de Fréjus. Manière, pour elle, "de garder la tête haute" et de dire à son adversaire frontiste que "le combat continue" en dehors des urnes. "Le plus difficile pour moi, ce n'est pas de m'être désistée, c'est d'imaginer que ma ville puisse basculer FN", confie Elsa Di Méo.

Une question d'honneur. Son désistement - qui l'empêchera de facto de siéger au conseil municipal de Fréjus -était inévitable. "Une question d'honneur", explique t-elle. "S'il y a la moindre chance que mon retrait serve à empêcher la victoire du FN, ce sera déjà une victoire", espère encore Elsa di Méo. Mais à quatre jours du deuxième tour et face à une droite désunie, la socialiste se prépare, fataliste, "à ce que l'inéluctable arrive", dimanche soir, avec une très probable victoire du candidat frontiste David Rachline. Et pense déjà au lendemain.

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"Ne pas oublier ses territoires". "Lundi matin, quand on va se réveiller avec la gueule de bois, on aura besoin du parti à nos côtés", prévient Elsa Di Méo. Si elle se refuse à toute critique envers Solférino, la conseillère régionale PACA met en garde : "ces villes que va conquérir le FN, il ne faut pas qu'elles deviennent des territoires oubliés dont on reparlera dans six ans. La reconquête doit démarrer tout de suite et le PS doit nous aider pour ça", lance, bravache, la candidate malheureuse à la mairie de Fréjus. 

Tracts à la main. Si David Rachline est élu, Elsa Di Méo a déjà prévu de l'attendre à la sortie de son premier conseil municipal, tracts à la main pour dénoncer point par point son programme et le mettre face à ses"mensonges". J'ai plus que la foi, j'ai la rage", prévient-elle.

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