"Je vais limiter le parrainage après 20h"

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Marion Sauveur , modifié à
Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, dit vouloir "diminuer encore les écrans" pub.

Non, France Télévisions n’a pas de "privilèges anormaux". Rémy Pflimlin, le nouveau président de France Télévisions, l’a assuré jeudi matin sur Europe 1, en réponse aux mises en cause du président de TF1, Nonce Paolini, le 13 septembre dernier au micro de Jean-Pierre Elkabbach. Il a notamment critiqué la "limitation de la durée de la publicité en journée dans le service public".

Je vais diminuer encore les écrans pub

"On ne peut pas menacer TF1 qui a 50% du marché de la publicité, là où France Télévisions en a 8%", a répondu Rémy Pflimlin. Pour le président de France Télévisions, "la question du financement est très simple : nous avons des missions et elles sont reconnues d’intérêt général. A partir de là, nous avons besoin d’un financement pour les accomplir : c’est un financement pour partie lié à des ressources publiques, et pour partie publicitaire".

Quant aux programmes courts diffusés après 20 heures et décriés par Nonce Paolini, "nous ne les avons pas augmenté : le parrainage nous a rapporté 28 millions d’euros l’an dernier, 25 millions d’euros cette année", a affirmé Rémy Pflimlin. Et il a promis sur Europe 1 qu’il allait s’engager "face au Parlement pour limiter le parrainage après 20 heures et diminuer encore les écrans" publicitaires.

Rémy Pflimlin ne veut pas taper sur TF1, "confrère", qui "se développe sur un secteur privé". Il explique ne rien vouloir "demander" à la chaîne en matière de publicité. Car, estime-t-il, "les règles qui ont été déterminées permettent aux entreprises de se développer et que chacun fasse le mieux avec ses ressources". Et avec "TF1 nous ne sommes pas sur la même télévision".

La téléréalité va arriver sur France Télévisions

Rémy Pflimlin a également posé ses exigences pour France Télévisions. "Ce que je souhaite pour l’avenir, c’est une télévision qui soit celle des citoyens et de la France. Les autres sont des télévisions qui intéressent les consommateurs et c’est normal parce que ce sont des entreprises privées", a-t-il expliqué. "Nous sommes des diffuseurs d’œuvres et d’informations. Notre mission capitale est de toucher le maximum de Français et que les œuvres que nous diffusons nous permettent, demain, d’avoir des débats les plus variés", a affirmé le président de France Télévisions.

Le "projet central" de Rémy Pflimlin est "d’être présent sur les iPad, les iPhone, et tout ce qui sort. Et d’avoir grâce à ça une vraie mission d’éditeur de contenus plutôt que de diffuseur". Il compte exposer son "plan stratégique" au début de l’année prochaine et que les premiers changements à l’antenne aient lieu dès le mois de janvier.

Et parmi les modifications qui pourraient être prises en compte assez rapidement : l’introduction de la téléréalité. "Il me semble que nous ne pouvons pas dire qu’un certain nombre de genres sont réservés aux chaînes privées", a justifié le président de France Télévisions.

"Je regrette les perturbations d’antenne"

Quant à la grève reconductible annoncée à France Télévisions à partir du 12 octobre, liée au mouvement national pour protester contre le projet de réforme des retraites, Rémy Pflimlin le "regrette", "notamment en région parce que nous avons un rôle de service public". Mais, se rassure-t-il, "ce mouvement est un mouvement national et qui n’est pas spécifique à la télévision. C’est une affaire qui dépasse largement le cadre de l’entreprise".