Hadopi dépassée par le streaming

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Aurélie Frex (avec Sébastien Krebs) , modifié à
Depuis le vote de la loi, qui devrait être mise en place en avril, le piratage a augmenté de 3%.

Les premiers emails d’alerte prévus par la loi Création et Internet, plus connue sous le nom de loi Hadopi 2, devraient être envoyés dès avril. Ce dispositif, qui vise à protéger les droits d’auteur sur Internet, présenterait déjà des failles, comme l’a montré une étude réalisée par des chercheurs de l’université Rennes 1, publiée mardi.

Du peer to peer au streaming

L’enquête, qui a consisté à interroger 2.000 internautes, révèle que le nombre de pirates a augmenté de 3% depuis le vote de la loi. Un chiffre qui s’explique par le fait que les deux tiers des personnes qui ont bien abandonné le peer to peer, devenu illégal, se sont tournés vers un autre moyen, le streaming.

Une solution qui permet de voir des films et des séries, de regarder des matchs de football ou d’écouter de la musique gratuitement ou presque, en lecture directe, c’est-à-dire sans télécharger. La fréquentation des sites qui proposent ces vidéos explose, et ne peut pas être détectée par le dispositif prévu par la loi Hadopi. De plus, la plupart de ces sites sont hébergés en Chine.

D’après le rapport de l’étude, "la réduction du nombre d'internautes qui utilisent les réseaux peer-to-peer s'est donc accompagnée d'une hausse des autres formes de piratage non prises en compte par la loi Hadopi (+27%). Cet accroissement fait plus que compenser la diminution du nombre d'utilisateurs des réseaux peer-to-peer ."

Une faille que les internautes connaissent bien, à l’image de cette jeune femme interrogée sur Europe 1 :<iframe class="video" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/21039995" frameborder="0"></iframe>

Des pirates qui sont aussi des consommateurs

L’étude révèle également un autre effet pervers de la loi, que sont les conséquences de la coupure des connexions Internet. Selon l’enquête, la moitié d’entre eux sont des acheteurs réguliers de musique et de vidéos sur des plateformes légales. Les priver de connexion entraînerait donc une diminution du marché légal des contenus culturels numériques.

Etude conduite auprès de 2.000 personnes dans la région Bretagne entre novembre et décembre 2009

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