Hadopi : 400.000 courriers envoyés

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Aurélie Frex , modifié à
Depuis son lancement fin 2010, 3.500 internautes ont également reçu une lettre recommandée.

L’Hadopi n’a pas accéléré son rythme. Depuis son lancement en octobre 2010, 400.000 avertissements ont été envoyés aux internautes qui téléchargent illégalement, révèle le Figaro mardi. Un rythme stable, puisque 70.000 courriers de ce type avaient été envoyés pour le seul mois de décembre dernier. Pourtant, dès la publication de ces premiers chiffres, l’Hadopi avait été pressée d’augmenter la cadence. En vain visiblement.

"3.500 personnes" ont tout de même été prises en flagrant délit de réitération, et ont donc reçu une lettre recommandée, a confirmé Mireille Imbert Ouaretta, la magistrate qui supervise la réponse graduée contre le téléchargement illégal, dans les colonnes du Figaro.

Quelques dizaines d’internautes ont même été "flashés" pour la troisième fois. Ils pourraient donc être poursuivis devant les tribunaux, assure celle qui dirige la Commission de protection des droits. Un juge pourrait en effet ordonner la suspension de leur connexion Internet pendant un mois ou leur infliger une amende de 1.500 euros.

Hadopi, "une sorte de 2 CV"

"Les procédures restent lourdes", a expliqué Mireille Imbert Ouaretta, pour justifier le fait que les objectifs ne sont pas atteints. L’Hadopi avait en effet annoncé qu’elle enverrait 10.000 mails par jour d’ici la fin juin, ce qui n’a pas été le cas. Pourtant, les ayants droits lui fournissent quelque 50.000 adresses IP par jour de personnes qui téléchargent illégalement.

"Le système est rustique, peu automatisé. Une sorte de 2 CV", a-t-elle expliqué au Figaro. Mais un nouveau logiciel devrait bientôt être installé, et permettra d’automatiser davantage les procédures.

Des internautes pas conscients de frauder ?

Les magistrats d’Hadopi se sont rendu compte au fil des mois que de nombreux contrevenants épinglés ne savaient pas qu’ils fraudaient. En effet, des fichiers illégaux téléchargés il y a des années peuvent devenir disponibles au partage, quand on lance un logiciel Peer to peer. Or, la plupart des personnes prises en flagrant délit pour la troisième fois l'ont été dans ces conditions. Ces internautes ne devraient pas être conduits devant un juge.

Une campagne de communication

Ces chiffres sont rendus publics alors qu’Hadopi lance une campagne de communication pour promouvoir son action et l'offre légale. Dotée d'un budget de 3 millions d'euros, la campagne durera du 13 juin à la mi-juillet et comprendra des spots à la télévision et à la radio, affichage, presse et Internet.

La campagne est orientée sur le thème "la création de demain se défend aujourd'hui". "C'est une action importante destinée à apporter une première réponse à la confusion qu'il y a dans l'esprit des internautes entre le légal et l'illégal", explique-t-on à l’Hadopi. Elle présente le label accordé aux sites et services pratiquant l'offre légale et qui ont déposé un dossier en ce sens devant la Haute autorité. Ce label prend la forme d'une petite pastille bleue "Hadopi Pur" (pour Promotion des usages responsables, ndlr).