Guillon défendu par ses pairs

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Aurélie Frex , modifié à
Critiqué par Eric Besson lundi après sa chronique, l’humoriste a obtenu le soutien de ses confrères.

Stéphane Guillon est au cœur d’une polémique, après sa chronique de lundi, qui avait mis en colère Eric Besson, invité de France Inter. Il avait qualifié le ministre de l’Identité nationale de "taupe du Front national", ce à quoi le principal intéressé avait répondu en demandant d’"arrêter les amalgames, les anachronismes".

La polémique a pris de l’ampleur lorsque le PDG de Radio France, Jean-Luc Hees, a présenté les "excuses du groupe" au ministre, précisant que "les critiques sur le physique des personnes n'ont pas lieu d'être sur France Inter". Des excuses qui ont fait dire au chroniqueur maison qu’humoriste est "un métier qui pourrait disparaître, comme maréchal-ferrant”.

"Bientôt des excuses des patrons de presse"

Les réactions de soutien de la part des humoristes ont été nombreuses. Patrick Timsit a estimé mardi, avec ironie : "il faut s'attendre bientôt à des excuses de patrons de presse", faisant référence à Stéphane Guillon. Guy Bedos, lui aussi, s’est montré solidaire : "Je suis navré pour lui. J'ai connu Jean-Luc Hees plus fréquentable à une époque. Guillona juste fait de l'humour." Christophe Alévêque, a lui aussi pris la défense de Guillon, estimant que "la scène est le dernier espace de liberté où l’on n’a pas à s’excuser".

Le chroniqueur a aussi obtenu le soutien de Guy Carlier, mardi sur Europe 1. Après avoir parlé de l’arrivée de George Tron au gouvernement, il a ajouté : "Je vais un peu loin je sais, en ce moment il n'est pas de bon ton de s'attaquer trop violemment aux politiques sinon Alexandre Bompard (ndlr PDG d’Europe 1) va être obligé de faire des excuses. C'est comme ça que ça se passe : les directeurs de radio s'excusent auprès des politiques des billets d'humour et d'humeur de leurs chroniqueurs". Mercredi, sur Europe 1 aussi, Anne Roumanoff a adressé un "clin d'oeil" musical à l'humoriste.

"Toujours dans l’humour"

Le journaliste Nicolas Demorand a lui aussi pris la défense de Guillon. Dans une interview accordée au site lepoint.fr, il indique : "il est toujours dans l'humour, car sa chronique relève de la fiction. Quand il dit que Besson est une ‘taupe’ du FN, il imagine, avec outrance, une situation qui n'est absolument pas réelle". Le syndicat des journalistes (SNJ) s’est également montré solidaire : "que cet exercice matinal aboutisse à des excuses publiques de Jean-Luc Hees est à la fois inquiétant et disproportionné", peut-on lire dans un communiqué.

– Stéphane Guillon est-il allé trop loin lundi ?