Google condamné pour diffamation

© MAXPPP
  • Copié
Aurélie Frex , modifié à
Un particulier voyait son nom accolé aux recherches associant le mot "viol". Il a porté plainte.

La justice française a condamné Google pour diffamation après la plainte d'un homme dont le nom était accolé aux mots "viol", "condamné" ou "prison" dans les suggestions de recherche du moteur sur internet, selon lemonde.fr et le site spécialisé dans les questions juridiques legalis.net, et confirmé ultérieurement par Google.

Le plaignant, dont l'anonymat est préservé, a attaqué Google en raison du caractère diffamatoire, selon lui, des propositions faites aux internautes par les outils "Google Suggest" et "Recherches associées" lors de recherches avec son prénom et son nom. "Google Suggest", propose un affichage de mots-clés dans la barre de recherche, à partir des premières lettres tapées par l'utilisateur. "Recherches associées" propose de signaler d'autres requêtes, supposées proches de leur recherche initiale.

Les mots "viol", "condamné", "sataniste", "prison" et "violeur" étaient ainsi accolés au nom de cette personne, dont l'identité n'est précisée par aucune source, et qui avait été condamnée en février à trois années de prison avec sursis pour corruption de mineure.

La 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné Google Inc. et son P-DG Eric Schmidt, en sa qualité de directeur de la publication, à un euro de dommages et intérêts pour "diffamation publique envers un particulier", et a ordonné la suppression des suggestions concernées.

Google a décidé de faire appel de cette décision, expliquant qu'il ne gérait pas lui-même les termes suggérés. "Google Suggest est une agrégation des requêtes les plus populaires, basée sur les requêtes passées effectuées par les internautes", a fait valoir le géant américain. "Lorsque vous cliquez sur ces requêtes, la plupart du temps, elles renvoient vers des sites d'actualité et des articles de presse, ce qui peut expliquer leur popularité", donc leur arrivée en tête des suggestions, a-t-il ajouté.