Fillon revu et corrigé sur Twitter

© Europe1
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Clearstream, Frêche, identité nationale : le live-tweet organisé par Europe 1 a été animé.

"Faut que j'appelle ma mère pour lui dire que je passe sur Twitter ce matin". Mercredi matin 8 heures, les 20 internautes invités par notre rédaction se chauffent à quelques minutes du début de l’interview de François Fillon sur Europe 1. Hommes politiques, experts et journalistes, ils vont, expérience inédite, commenter les déclarations du Premier ministre en temps réel via un agrégat de fils Twitter, le célèbre site de micro-blogging.

L’interview commence

Sur l'antenne l'interview menée par Jean-Pierre Elkabbach commence et très vite sur Twitter la conversation s’anime, notamment sur le cas Georges Frêche.

Jean-Paul Huchon (PS) est l’un des premiers à réagir. Dans un commentaire, le président sortant de la région Ile-de-France qui participe au live, renvoie François Fillon aux dérapages de ses propres troupes et lui demande : "pourquoi ne sanctionnez vous pas Francis Delattre (UMP) ?".

Ce dernier, maire de Franconville avait déclaré lors d'un meeting pour les régionales à propos d'Ali Soumaré, tête de liste PS en Val-d'Oise : "au début, j'ai cru que c'était un joueur de l'équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ca change tout!".

Le blogueur Authueil renchérit et donne un conseil au Premier ministre : "faire le ménage chez soi, c’est bien aussi".

"Les ministres sont libres de parole"

A l’antenne, l’interview se poursuit sur le débat sur l’identité nationale et, au détour d’une question, François Fillon assure que "les ministres sont libres de parole".

Une phrase qui fait immédiatement réagir le live-tweet. L’un des internautes note que l’"on a entendu le sourire dans la voix du Premier ministre" et un autre ironise "je t’aime François mais j’ai notamment un doute notamment sur ce sujet."

Le dossier Clearstream

Mais ce sont les déclarations de François Fillon sur Clearstream qui génèrent spontanément le plus de tweets. Pour Pierre Haski (Rue89) notamment, quand le Premier ministre assure "On ne peut pas en rester là", il est surtout "un bon soldat de la Sarkozie".

Corinne Lepage, s’insurge également sur Twitter. Pour l’écologiste, "il est inadmissible que le Premier ministre prenne position sur une affaire en cours". Pire encore il déforme, selon elle, la réalité : l’appel dans ce genre d’affaire "n’est pas automatique", explique-t-elle.

Laurent Wauquiez (Secrétaire d’Etat) vient alors au secours de son patron et qualifie de "bulle médiatique" toute cette attention focalisée sur l’appel du procureur contre la relaxe de Dominique de Villepin, dans l’affaire Clearstream.

Ce qu’ils auront retenu de l’expérience

Au final, c'est "un peu frustrant de commenter et de débattre entre nous sans pouvoir poser des questions directement à Fillon", estime le journaliste Thomas Bronnec à la fin du live-tweet.

"Pour être franc, si je n'avais pas live-twitté, je n'aurais pas écouté François Fillon ce matin, et ça ne m'aurait pas manqué", s'amuse Pierre Haski (Rue89).

"Le Premier ministre a cité mon nom sur Europe 1", mon père ne va plus se sentir", exulte enfin le blogueur et chroniqueur Guy Birenbaum.