TV: Memona Hintermann favorable aux statistiques ethniques

Mémona Hintermann préside le groupe de travail "Diversité" du CSA.
Mémona Hintermann préside le groupe de travail "Diversité" du CSA.
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La conseillère estime que l'interdiction de ce type de statistiques gêne les progrès de la représentation de la diversité à la télévision.

INTERVIEW E1 - Invitée jeudi du Grand Direct des médias sur Europe 1, Memona Hintermann, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) où elle préside le groupe de travail "Diversité", a estimé que l'interdiction des statistiques ethniques en France handicapait les progrès de la représentation de la diversité à la télévision.

"Quand on dit qu'il y a 16% des gens vus comme non Blancs dans les programmes, c'est par rapport à quoi ? C'est là qu'en France, nous sommes extrêmement gênés", a estimé la conseillère, qui présentait les résultats d'un rapport sur l'apparition des minorités à l'antenne. "Il est interdit, contrairement aux Britanniques, aux Allemands, aux Canadiens, de faire ce qu'on appelle des statistiques ethniques, c'est-à-dire de savoir qui nous sommes, combien nous sommes, d'où nous venons, à quoi nous ressemblons", a-t-elle poursuivi. "Finalement, est-ce qu'on a peur de le savoir ? Il serait intéressant de connaître la vérité"

Reconnaissant qu'elle avait auparavant pris position contre les statistiques ethniques, Memona Hintermann a affirmé qu'elle constatait une évolution des mentalités au sein de l'Observatoire de la diversité qu'elle préside. "Ces gens-là, qui comme moi sont issus de familles de couleur différentes, d'origines différentes, disent 'pourquoi ne pas avoir des chiffres ?'", a-t-elle martelé, estimant que "le propos change en France" sur ce sujet polémique.