"Paris etc." sur Canal+ : femmes au bord de la crise de nerfs

© Canal+
  • Copié
G.P.
Dans "Paris etc", dont les deux premiers épisodes sont diffusés lundi soir, la réalisatrice Zabou Breitman croque la femme citadine d'aujourd'hui, prise dans les méandres du quotidien.

Actrice prolifique, Zabou Breitman s'était déjà essayée à la réalisation, mais au cinéma. Pour la première fois, elle est à la tête d'une série télévisée qu'elle a également écrite : Paris etc. Douze épisodes de 30 minutes, diffusés à partir de lundi soir sur Canal+, dans lesquels la réalisatrice explore les tourments et les envies de la femme parisienne d'aujourd'hui.

Cinq portraits. Valeria Bruni Tedeschi, Anaïs Demoustier, Naidra Ayadi, Lou Roy-Lecollinet et Zabou Breitman. Cinq actrices pour cinq portraits de femmes. Cinq femmes de tous âges également, prises dans les méandres de leur quotidien, qu'elles soient mère de famille, encore étudiante ou en concubinage. Des histoires indépendantes, reliées de manière plus ou moins ténues entre elles. Mais comment éviter la redondance devant ces cinq destins, ou, au contraire, la trop parfaite complémentarité qui rendrait l'ensemble factice ?

Zabou Breitman propose des figures de femmes parfois osées. À ce titre, le personnage d'Allison, incarné par Lou Roy-Lecollinet, est sans doute le plus intéressant du lot. Avec cette jeune stagiaire qui arrive à Paris, Zabou Breitman propose un profil fictionnel de départ que l'on voit rarement à la télévision : une jeune femme, plutôt en accord avec les idées du Front National. Outre cette originalité, le fait que le personnage arrive à Paris, sur un territoire qu'elle ne connaît pas, permet à Zabou Breitman de la transformer en une sorte d'exploratrice : à la fois d'elle-même, de son propre corps, mais aussi de la ville. Allison évolue ainsi beaucoup lors des douze épisodes et constitue sans doute le personnage qui se renouvelle le plus.

C'est ainsi, en tentant de capter des profils peu communs ou rarement exploités dans la fiction, que Zabou Breitman essaye de toucher au plus juste, sans enfermer ses personnages dans des cases. À ce titre, le portrait le plus décevant est peut-être celui du personnage de Valeria Bruni-Tedeschi. L'actrice offre, pour la énième fois, la même partition de femme dans tous ses états, constamment entre le rire et les pleurs. Un rôle dans lequel on a déjà pu la découvrir, de trop nombreuses fois malheureusement.

"Ces maudites cases et étiquettes". La volonté de ne pas s'enfermer dans des cases est également valable pour le genre de la série. Paris, etc. est difficilement qualifiable, entre la comédie, le drame et le film social. Il n'est pas rare qu'une séquence se commence dans un sourire avant de se diriger vers quelque chose de plus grave, et inversement. Des variations de tons plaisantes, revendiquées par Zabou Breitman elle-même, comme elle l'explique dans M, le magazine du Mondevendredi : "J'avais déjà proposé des choses, mais qui ont été refusées, souvent parce que je mélangeais les genres. On me disait qu’on ne savait pas si c’était de la comédie ou pas. Ces maudites cases et étiquettes !"

Avec Paris etc, Zabou Breitman et Canal+ espèrent proposer une série sur les femmes, capable de plaire à tous. Ils espèrent aussi imprimer un ton différent, plus libre.