Le FN dénonce le soutien de l'Etat à L'Humanité

Marion Maréchal-Le Pen à l'Assemblée nationale, en octobre 2013.
Marion Maréchal-Le Pen à l'Assemblée nationale, en octobre 2013. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
La députée Marion Maréchal-Le Pen a attaqué l'annulation par le gouvernement d'une créance de quatre millions d'euros sur le quotidien.

Marion Maréchal-Le Pen (FN) a livré mardi une charge contre l'abandon d'une créance de l'Etat pour renflouer "le moribond journal L'Humanité", face à laquelle le ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve a défendu la liberté de la presse comme cruciale pour la République. "Le gouvernement de la République socialiste s'est surpassé en faisant adopter en douce un amendement prélevant 4 millions d'euros d'argent des contribuables pour renflouer une nouvelle fois le moribond journal L'Humanité. Cette mesure est scandaleuse, clientéliste et économiquement stupide", a lancé la députée du Vaucluse à la tribune avant la nouvelle lecture du projet de budget rectificatif 2013.

"Un titre qui a soutenu Staline". Le gouvernement a renoncé à une créance de quatre millions d'euros sur le quotidien l'Humanité, en grosses difficultés financières, via un amendement au projet de budget rectificatif voté par les députés en première lecture le 6 décembre. Outre "un titre intimement lié au Parti communiste qui a successivement soutenu Staline, Mao, Pol Pot, la répression des dictatures communistes de l'Est pendant 45 ans, les attentats du FLN", la députée du parti d'extrême droite a dénoncé un journal "structurellement déficitaire qui ne vit que d'abondantes subventions publiques et demeure la publication la plus aidée de France en dehors même de cet abandon de créance".

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Cazeneuve défend la liberté de la presse. Alors que la benjamine de l'Assemblée n'était plus dans l'hémicycle, Bernard Cazeneuve a épinglé cette "indignation à la tribune de l'Assemblée pendant cinq minutes pendant un débat budgétaire qui a duré des semaines", jugeant qu'elle aurait dû attendre sa réponse "sinon c'est que l'accusation est feinte". Sur le fond, M. Cazeneuve a défendu le bien-fondé de la mesure: "La République est une chose très fragile" et "il faut toujours être très précautionneux avec les éléments qui font la force de la République", parmi lesquels "la liberté de la presse".

Dans la nuit, au moment de l'examen de l'article controversé, l'UMP et l'UDI ont vainement tenté de faire supprimer l'abandon de créance.