Law and order, l’affaire DSK vue à la télé

© Capture d'écran NBC
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Plana Radenovic , modifié à
Europe1.fr a regardé le 1er épisode de la série, diffusé sur NBC. Découvrez notre jeu des différences.

Plus vraie que nature. L’affaire DSK, après avoir été le feuilleton préféré des médias, fait maintenant l’objet d’une fiction, adaptée dans le premier épisode de la saison 13 de la série américaine Law and Order : Special Victims Unit, en français New York Unité Spéciale. Dès le début de l’épisode, intitulé "Scorched Eath" ("terre brûlée"), il est indiqué : "l’histoire qui va suivre est une fiction et ne dépeint pas de personne ou d’événement actuel". Sauf que, en découvrant le dossier, un enquêteur s’exclame "Ah ! Un nouveau cas DSK !". Mais la série prend bien soin d’introduire quelques écarts par rapport à la vérité. Europe1.fr a listé ressemblances et différences.

Anika Noni Rose, qui joue Nafissatou Diallo, effondrée dans le couloir de l'hôtel.

© Capture d'écran NBC

Dans Law and Order, une femme de chambre noire violée par un riche et influent homme politique. Première scène, un homme blanc, plutôt corpulent, la cinquantaine, chemise et cravate, sort d’une chambre d’hôtel. Dans le long couloir blanc, une femme de chambre noire, en uniforme rose s’effondre, en pleurs. Elle dit avoir été violée.

L’homme ne s’appelle pas Dominique Strauss-Kahn, mais Roberto Di Stasio. Interprété par l’acteur d’origine italienne Franco Nero, le rôle du "perv" décomplexé est un savant mélange de DSK et de Silvio Berlusconi. Et la femme de chambre, beaucoup plus séduisante que l’originale, s’appelle Myriam Deng et non Nafissatou Diallo. Interprétée par l'actrice afro-américaine Anika Noni Rose, dans la série elle n’est pas guinéenne, mais soudanaise.

Montage photo : l'acteur Franco Nero, DSK, Nafissatou Diallo et Anika Noni Rose

© REUTERS / Captures d'écran NBC

Dans Law and Order, l’hôtel appelle la police, puis la femme de chambre, assise sur un lit d’hôpital, fait sa déposition. Le phrasé de Nafissatou Diallo, lorsqu’elle avait raconté son agression sur ABC News, est très bien imité. Jusqu’au léger zozotement sur "he pushed me" (il m'a poussée"). Et la femme de chambre affirme bien que l’homme politique l’a forcée à lui faire une fellation.

Le récit de Myriam Deng diffère légèrement de celui de Nafissatou Diallo. L’homme est "venu de dehors", alors que la femme de chambre nettoyait la suite. Et elle ajoute un détail dramatique : "quand il a fini, il a ri".

Dans Law and Order, la femme de chambre est une mère célibataire, qui semble vivre chichement. Son avocate lui rend visite dans un petit appartement sombre, d’une seule pièce.

Myriam Deng a deux fils, et non une fille comme Nafissatou Diallo.

La manifestation des femmes de chambre, reconstituée sur NBC

© Capture d'écran NBC

Dans Law and Order, le "faux DSK" menotté, sous les crépitements des flashs. Ces images, vues et revues sur toutes les chaînes d’info, sont une excellente reconstitution. Il y a même la manifestation des femmes de chambre, à l’arrivée du couple "DSK-Anne Sinclair".

La fausse Anne Sinclair, grande brune très sèche, le visage émacié, jouée par Kathleen Garrett, ne ressemble pas du tout à l’originale. Et le couple en fait un peu trop dans l’affichage de sa complicité, en s’embrassant goulûment devant les journalistes.

Montage photo : Franco Nero et Kathleen Garrett, et les vrais époux DSK-Sinclair

© Captures d'écrans NBC / BFM TV

Dans Law and Order, la femme de chambre accusée d’avoir fait ça pour l’argent. Un des enquêteurs arrive, un journal à la main, s’écriant : "elle l’a fait pour l’argent !". On se souvient que le New York Times avait publié une conversation que Nafissatou Diallo aurait eue avec un détenu, laissant entendre qu’elle chercherait à s’enrichir suite à sa plainte. Son avocat Kenneth Thompson avait démenti que sa cliente ait dit "il a beaucoup d’argent, je sais ce que j’ai à faire". La conversation, en peul, aurait été mal traduite.

Dans la série, Myriam Deng est confrontée à l’enregistrement de sa voix, en anglais. Et ses propos sont beaucoup plus clairs : "je peux le faire payer, combien penses-tu que je puisse me faire ?".

La principale différence entre fiction et réalité est qu'il y a bien un procès DSK au pénal dans la série. Ce n’est pas Kenneth Thompson qui défend la femme de chambre, mais une grande blonde type mannequin. Et "DSK" n’a qu’un seul avocat, qui ressemble fort à Benjamin Brafman.

Et la fin de l’épisode est loin d’être un "happy end" à l’américaine pour la femme de chambre, pour qui le scénario prend clairement parti. Sur un fond musical dramatique, les jurés reviennent de leur délibération : ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la culpabilité du prévenu pour le viol, mais il écope tout de même d'un an de prison pour séquestration de personne. Jusqu’à la fin, les enquêteurs sont persuadés que la femme de chambre a vraiment subi une agression dans la suite de l’hôtel.

Voir un extrait vidéo de l'épisode :