"La France Libre", une web-télé contre "le camp du bien"

André Bercoff 1280
© Europe 1
  • Copié
, modifié à
Invité mardi d'Europe 1, le journaliste André Bercoff a présenté le nouveau média qu'il lance : une chaîne internet destinée à lutter contre le politiquement correct.

"La France libre" lance mardi sa web-télé, dont la ligne éditoriale pourrait sérieusement pencher à droite. Sous l'égide du journaliste André Bercoff, collaborateur pour Valeurs actuelles, et de l’avocat Gilles-William Goldnadel, par ailleurs chroniqueur dans l’émission de Thierry Ardisson Les Terriens du dimanche sur C8, ce nouveau média se fixe pour objectif de tordre le cou à la bien-pensance et au politiquement correct qui empêcherait de dire les choses telles qu’elles sont. L’animateur et polémiste Eric Brunet devait initialement faire partie de l’aventure, mais RMC, où il occupe deux heures d’antenne par jour, lui a demandé de ne pas se mettre en avant.

"Le camp du bien". "Ma motivation de départ c'est de mettre des mots sur les maux. Je n'ai pas le monopole de tout cela, mais on entend trop souvent les mêmes refrains de ce que j'appelle 'le camp du bien'", estime mardi André Bercoff, invité de Village médias sur Europe 1, et pour qui "ce 'camp du bien' est aussi bien à gauche qu'à droite". Pour le moment, le programme se constitue essentiellement de tribunes face caméra, où une personne vient donner une information ou pousser un coup de gueule. Il y a également des chroniques "France" et "International", mais aussi la "Boîte à gifle" ; André Bercoff y dénonce par exemple "Paris, la poubelle ville du monde", ou Gilles-William Goldnadel "Laurent Ruquier, l’intouchable".

"Nous n'avons pas de ligne du parti". "Alors que "La France libre" a pu être décrite comme un pendant de droite au "Media" lancé par des proches de Jean-Luc Mélenchon, André Bercoff réfute cette comparaison : "Nous ne sommes pas d'un parti, nous n'avons pas de Mélenchon, nous n'avons pas de ligne du parti", défend-t-il. "Si, par exemple, Marine Le Pen dit quelque chose de bon aloi, je ne dirai pas que je ne vais pas en parler parce que c'est Marine Le Pen. Si Jean-Luc Mélenchon, ou d'autres, dit quelque chose de valable, je ne vais pas l'écarter".

"On voudrait rééquilibrer un certain nombre de choses qui consiste à dire qu'il y a des bonnes et des mauvaises victimes, de bons et de mauvais bourreaux. […] Il y a pire que les semeurs de haines, il y a les fabricants d'excuses !", plaide encore le journaliste.

Sans tabou. Un documentaire commandé par France 3 sur les salafistes, et qui n'a jamais été programmé doit également être diffusé par "La France libre". "C'est un film extraordinaire. François Margolin a eu le courage d'aller dans le haut-Mali et d'interroger des salafistes qui ont accepté de parler. C'est tout à fait extraordinaire", défend André Bercoff. Enfin, la chaîne organisera également des débats. Par exemple : "Faut-il rétablir la peine de mort pour des individus comme Salah Abdeslam ?"

Le modèle économique est celui d'une chaîne par abonnement, sur le même principe de la web-télé de Michel Onfray, 50 euros par an et cinq euros par mois. Le même producteur est d'ailleurs à la manœuvre : Stéphane Simon, qui officie aussi pour Thierry Ardisson. "Si on a 10.000 abonnés au départ, on sera ravi. C'est une petite entreprise, c'est de l'artisanat, on va essayer de tracer notre chemin", conclut André Bercoff.