Gérard Louvin : "Il n'y a plus d'émissions fédératrices" à la télévision

Gérard Louvin était l’invité de Village Médias jeudi.
Gérard Louvin était l’invité de Village Médias jeudi.
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Gérard Louvin a raconté ses souvenirs en tant que producteur de "Ciel, mon mardi !" et revient sur les changements de la télévision ces dernières années.
INTERVIEW

Ils ont "fait la télé" pendant de nombreuses années. Gérard Louvin et Philippe Gildas, qui ont respectivement réinventé les variétés en direct et inventé l'émission d'accueil Nulle part ailleurs présentent vendredi soir à 20h50 sur France 3 un documentaire sur la télévision des années 1980. Dans Village Médias, ils sont revenus jeudi sur les profonds bouleversements qu'a connu le petit écran depuis trente ans. 

"Génération canapé". "Je suis de la génération télé-canapé, c'est-à-dire que sur le canapé il y avait papa, maman, les enfants, les grands-parents... On rentrait on se disait 'Vite, on va regarder Foucault, on va regarder Sabatier'. Maintenant c'est terminé, maman regarde son ordinateur là, papa ailleurs... Il n'y a plus d’émissions fédératrices, c'est ça qui me manque. Il en reste, peut-être The Voice, un peu Danse avec les stars", a expliqué Gérard Louvin. Le processus de création des programmes, lui aussi, a changé. "Avant, on rôdait tout à la radio et on transférait ensuite à la télévision", détaille Philippe Gildas.

"Des choses qu'on ne pourrait plus faire maintenant". "Je n'ai que des bons souvenirs, on a fait des trucs qu'on ne pourrait plus faire maintenant", explique Philippe Gildas en référence à la production de Ciel mon mardi ! de Christophe Dechavane. Et Louvin de citer en exemple cette fois où l'émission s'intéressait à un tueur à gages. "Combien quelqu'un prenait pour tuer quelqu'un, casser un bras ou une jambe ? On avait le gars qui donnait les tarifs dans les studios de SFP et la police essayait de rentrer pour trouver le gars. C'est complètement impossible maintenant", raconte-t-il

"Là, je fais attention à ce que je dis". A l'époque, les interviews étaient également plus libres, comme celles de Thierry Ardisson demandant à Etienne Daho de raconter ses premiers flirts, avec une fille, mais aussi avec un garçon. "Il n'y avait pas les réseaux sociaux où le lendemain 10.000, 20.000 ou 30.000 imbéciles auraient dit 'c'est une honte'. C'est ça le drame, moi là je fais attention à ce que je dis. Si je dis un truc un peu fake, tout de suite ça va être repris", a conclu Gérard Louvin.