Frédéric Lopez : "'Rendez-vous en terre inconnue', ce n’est pas de la télévision, ce sont des expériences profondes"

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Aurélie Dupuy , modifié à
L'animateur tire sa révérence mardi sur France 2 avec un dernier numéro en compagnie de Thomas Pesquet chez les Kogis. Au micro d'Europe 1, il revient sur la charge émotionnelle de l'émission.
INTERVIEW

Le nord de la Colombie et sa tribu des Kogis pourrait bien laisser un souvenir mémorable à Frédéric Lopez. Mardi à 21h sur France 2 sera diffusé ce nouveau Rendez-vous en terre inconnue avec l'astronaute Thomas Pesquet. Il prendra une saveur toute particulière également pour les téléspectateurs parce que ce numéro sera le dernier de Frédéric Lopez. L'animateur s'est confié dans le Grand journal de Philippe Vandel sur cette expérience et sur cette fin annoncée.

"Reconnaître le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va". En quatorze ans de Rendez-vous en terre inconnue, l’émission est devenue très populaire auprès des Français. Et la quitter n'a pas été simple. Frédéric Lopez a confié avoir fondu en larmes dans le taxi qui l'amenait à l’aéroport avec Thomas Pesquet. "Je ne m’y attendais pas. Ce sont des charges émotionnelles. Je repensais à toutes ces fois où je suis parti à l’aéroport, avec le même trac, retrouver l’invité qui ne savait pas où il partait. Jacques Prévert a dit qu’on reconnait le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va et je sentais que c’était ma dernière fois", raconte l'animateur.

"Ça fait beaucoup pour un seul homme". On pourrait alors se demander pourquoi il quitte une émission tant aimée. C'est justement le fort impact émotionnel de l'émission qui l'a décidé. "C'est douloureux parfois. Rendez-vous en terre inconnue, ce n’est pas de la télévision. Ce sont des expériences profondes. On vit tous des expériences profondes. Il paraît qu’on en vit deux ou trois par vie. Là, ça fait 22, ça fait beaucoup pour un seul homme", explique-t-il, avant d'ajouter : "et ces adieux (aux habitants, ndlr.), parce que ce ne sont pas des au revoir, sont absolument dévastateurs."

L'animateur explique aussi que Thomas Pesquet, qui ne se disait pas émotif, a eu les mots justes pour évoquer ce sentiment : "ces adieux sont dévastateurs." Frédéric Lopez enchaîne : "Ce n’est pas normal d’être autant avec des gens et ce n’est pas normal dans le même temps de dire adieu". Avec d'autres mots, l'animateur explique l'intensité de cette rencontre intense et furtive : "C’est une phase où on tombe amoureux, on n’a pas le temps de connaître les défauts des uns des autres. C’est un coït interrompu."

Succession. Pour autant, il n'a pas non plus fait une croix totale sur ce programme qu'il a porté. Frédéric Lopez en reste le producteur et a choisi son successeur : Raphaël de Casabianca, qui présentait Echappées belles. Le prochain numéro avec Franck Gastambide, illustrera la transition. Frédéric Lopez installe le bandeau sur les yeux de Franck Gastambide à l’aéroport et c’est Raphaël de Casabianca qui le lui enlève dans l‘avion. "Je n’ai toujours pas vu les images de sa réaction. Je sais juste qu’ils sont revenus en état de choc."