France Télévisions, Michel Sapin… Les patrons de M6 et TF1 se lâchent

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François Geffrier avec G.S. , modifié à
La question du retour de la pub sur les chaînes publiques met Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost dans tous leurs états.
INTERVIEW

Ca n'arrive pas tous les jours : jeudi après-midi à Paris, le patron de TF1 et celui d’M6, Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost, frères ennemis de la télévision, étaient réunis le temps une conférence de presse. L'objectif : annoncer un projet de nouvelle chaîne gérée communément par leurs deux groupes, consacrée au téléachat. Et au détour des questions des journalistes, ils se sont lâchés, pendant plus d’une dizaine de minutes, sur leur adversaire commun, le groupe France Télévisions et sur Michel Sapin, le ministre des Finances.

Le débat autour de la pub sur FranceTV ne passe pas.La question de la publicité après 20h sur les chaînes publiques, supprimée en 2008 et qui pourrait bien faire son retour, les a mis dans tous leurs états. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a dit qu’il examinait cette possibilité. Et cela n’a visiblement pas plu du tout aux patrons des chaînes privées, qui vivent de la publicité.

"Ce n'est quand même pas brillant". "Ses déclarations ont, entre parenthèses, occasionné 250 millions de pertes boursières pour TF1, ce qui est une paille pour une phrase donnée par notre cher ministre !", raille ainsi Nonce Paolini, le patron de TF1. Au-delà des déclarations du ministre, le problème, selon le patron de TF1, apparemment très en forme, ce sont les arguments des chaînes publiques pour réclamer plus d’argent. "Il suffit pas de clamer qu’on a la rédaction la plus nombreuse d’Europe, tout ça pour pas être leader en termes d’information. Ce n'est quand même pas brillant".

"Une prime à la mauvaise gestion". A ce moment-là le président d’M6 prend le relais. Nicolas de Tavernost attaque France Télévisions sur son incapacité selon lui, à se réformer : "quand on regarde l’évolution du nombre de personnels dans les chaînes publiques versus les chaînes commerciales, on voit bien qui a fait des efforts en matière de réductions de coûts, donc on pourrait dire sans abuser que le retour de la publicité après 20h serait une prime à la mauvaise gestion". Et le président de TF1 de conclure : "on avait dit qu’on n’en parlerait pas mais là on se lâche!"