C'est un assassinat qui suscite encore des questions. Le 24 décembre 1976, le député de l'Eure et ancien ministre Jean de Broglie est tué de trois balles de pistolet alors qu'il sort du domicile de son conseiller fiscal. France 3 propose jeudi soir à 23h25 une enquête sur le sujet, avec des témoignages inédits. Le reportage n'hésite pas à évoquer "une affaire d'état qui montrera la présidence de Valéry Giscard d'Estaing sous son jour le plus sombre".
Les principaux acteurs de l'affaire interrogés. Journalistes, membres de la famille, anciens avocats, suspects, la liste des intervenants du documentaire L'assassinat de Jean de Broglie, une affaire d'Etat est longue. Le reportage se construit sur la base de ces témoignages. Le document veut ainsi apporter la preuve d'"une police française aux ordres du pouvoir et une justice discréditée".
Une conférence de presse surréaliste. Un des premiers éléments mis en avant par le documentaire pour montrer l'accaparement du pouvoir sur cette affaire, c'est une conférence de presse. Cinq jours après le meurtre de Jean de Broglie, le ministre de l'Intérieur tient un point presse en compagnie du patron de la police judiciaire et du chef de la brigade criminelle. Ensemble, ils indiquent connaître les coupables et le motif du crime. Une scène qui paraît irréaliste 40 ans plus tard.
En plus de mettre le doigt sur les faiblesses de la version officielle, le documentaire tente de connaître les raisons qui ont poussé le pouvoir à s'asseoir à ce point sur la présomption d’innocence. Une affaire d'état digne d'un film policier.