Médias : CNews, ex-iTÉLÉ, a quasiment triplé ses pertes en 2016

La grève de 31 jours qui avait paralysé iTÉLÉ l'an dernier avait été menée notamment pour protester contre l'arrivée de Jean-Marc Morandini.
La grève de 31 jours qui avait paralysé iTÉLÉ l'an dernier avait été menée notamment pour protester contre l'arrivée de Jean-Marc Morandini. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
La grève de 31 jours de la rédaction d'iTÉLÉ a plombé les caisses de la chaîne d'information détenue par Vincent Bolloré en 2016.

CNews, la chaîne d'info du groupe Canal+ (ex-iTÉLÉ), a quasiment triplé ses pertes l'an dernier, conséquence de la très longue grève suivie du départ en masse de journalistes, a révélé mercredi Libération. D'après le quotidien, qui ne précise pas ses sources, CNews "a perdu 31,9 millions d'euros net en 2016" contre un déficit de 11,2 millions un an plus tôt. Une perte énorme comparée au chiffre d'affaires de la chaîne d'info en continu, en recul de 12% à 41,1 millions. 

Une grève sans précédent. Selon Libération, le creusement des pertes de CNews s'explique par la grève qui avait plongé la chaîne dans une grave crise en octobre-novembre. Cette grève de 31 jours, menée contre l'arrivée de Jean-Marc Morandini et pour obtenir des garanties d'indépendance rédactionnelle, avait plombé les audiences et les recettes publicitaires de la chaîne d'info. Mais elle a surtout, selon le journal, obligé CNews à provisionner une charge de 15,4 millions d'euros pour couvrir les indemnités de départ des très nombreux journalistes ayant choisi de quitter la chaîne à l'issue du mouvement (80 sur 120 à l'époque, selon la direction, et une centaine selon les anciens grévistes).

C8 mal en point. Début août, la radio BFM Business avait rapporté que C8, la chaîne gratuite généraliste de Canal+, avait aussi creusé fortement ses pertes en 2016 (+67% à 50 millions d'euros, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 11% à 151 millions). La faute, selon BFM Business, au contrat "mirifique" conclu avec Cyril Hanouna, l'animateur-producteur de Touche pas à mon poste!, qui oblige la chaîne à lui commander pour 50 millions d'euros de programmes par an.