Attentats : le "grand coup de chapeau" du CSA aux médias

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Mickaël Frison , modifié à
INFORMATION - À l'heure où des voix s'élèvent contre les informations distillées en direct pendant les prises d'otages du 9 janvier, une membre du CSA adresse ses félicitations aux médias.

"Il y a probablement eu quelques erreurs ici ou là, mais quel travail ! Grand coup de chapeau !" Ces félicitations, signées Mémona Hintermann, membre du CSA, ont été adressées ce matin au micro d'Europe 1 aux médias après leur traitement des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015. 

Une réunion à huis clos avec tout l'audiovisuel. Un enthousiasme qui peut surprendre alors que le CSA, gendarme de l'audiovisuel, se penche jeudi sur le travail des télévisions et radios pendant ces trois jours dramatiques. D'autant que de multiples voix accusent notamment BFMTV d'avoir, selon elles, mis en péril la vie des otages retenus par Amédy Coulibaly, en indiquant leur présence dans une chambre froide du magasin Hyper Cacher où s'est déroulé le drame. 

La réunion organisée par le CSA se tiendra à huis clos avec les patrons et directeurs de l'information des télés et radios, en présence d'un représentant du ministère de l'Intérieur et du ministère de la Culture. 

"Le zéro défaut n'existe pas". Mais pas question de distribuer les bons et les mauvais points, prévient Mémona Hintermann sur Europe 1 : "Vous savez pourquoi ils viennent au CSA ? Ils sont invités, c'est la maison des médias ! Se faire taper sur les doigts ? Ce n'est pas vrai ! Il faut réguler : les gens doivent pouvoir se référer aux mass media avec le moins de défaut possible. Mais le zéro défaut n'existe pas !"

"Chapeau d'abord, c'est formidable ce que vous avez fait !", retient Hintermann, mettant en avant sa propre expérience, une carrière de grand reporter à France 3. "J'ai fait du direct : si on allait revoir mes reportages à l'INA, je crois que moi aussi on pourrait m'accuser de plein de choses ! Je sais comment ça se passe ! On va regarder avec Nicolas About, président du groupe de déontologie, pour voir comment on peut améliorer les choses." 

Ni sanction, ni crucifixion. Interrogée sur Europe 1, Mémona Hintermann a rejeté de son point de vue toute pénalité quant aux informations diffusées pendant les 72 heures de direct. "Des sanctions ? Mais non, allons ! On verra, on va instruire ensuite dans le groupe de travail, mais aujourd'hui ce n'est pas du tout cette atmosphère là ! Comme l'a dit le président du CSA, il y a eu quelques manquements mais on ne doit pas crucifier tous ceux qui ont travaillé, qui étaient là aux manettes, en regardant seulement quelques points."