#CamClash vu par Baptiste Etchegaray

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Mickaël Frison , modifié à
PORTRAIT - Mardi soir, France 4 proposera un nouveau numéro de Cam Clash, saison 2. L’émission, qui dénonce les discriminations à grand renfort de caméras cachées, est portée par un nouveau venu dans le PAF : Baptiste Etchegaray.

30 ans, né à Paris, “profondément journaliste”. Voici les quelques informations glanées au sujet de Baptiste Etchegaray, étoile montante du nouveau France 4. Avec son Cam Clash, le garçon, discret, est devenu le pourfendeur des discriminations silencieuses.

Le principe de l’émission mise à l’antenne en mai dernier : des comédiens et des complices reproduisent une scène de discrimination — des machos s’attaquent à une femme qui serait habillée trop sexy, un passager d'un bus énervé contre un handicapé, un café qui interdit à un couple gay de s’embrasser en terrasse — tandis que des caméras cachées filment les réactions des quidams.

Trash ? Non, service public. Trash, Cam Clash ? “Je ne trouve pas !” répond du tac au tac Baptiste Etchegaray. “Que ce soit un peu voyeuriste, oui, que ça dérange un peu parce que ce sont des caméras cachées, oui, mais je n’ai pas l’impression de faire du trash.” Même postulat chez Antoine Piwnik, producteur exécutif de l'émission : “On veut créer du débat public. Cam Clash créé une discussion sur internet, sur les forums, sur les réseaux sociaux. On prend la température mais on ne prétend pas répondre aux questions, ce n’est pas de la télé-conseil”. La phase revient chez l’animateur comme chez le producteur : Cam Clash a sa place sur le service public.

“Il faut considérer la caméra cachée”. Des mini-caméras planquées sur les comédiens et leurs complices autour ? Baptiste Etchegaray a un avis bien arrêté sur le procédé : “En général, je n’en suis pas très friand, je comprends que ça puisse déranger, mais on obtient des images qu’on ne pourrait pas avoir autrement ! En interrogeant les gens, avec des micros, un preneur de son, une caméra, on n’aurait pas du tout ces réactions spontanées. C’est une façon de faire du journalisme, il faut la considérer.” Et d’ajouter qu’aucune image n’est finalement volée : toutes les personnes qui apparaissent à l’antenne signent une autorisation une fois informées de la supercherie. Les autres sont floutées.

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Le style Etchegaray. La caméra cachée, moindre mal ? Une vraie réponse à la Etchegaray. Le garçon est rigoureux mais ménage la forme, tempère, modère, calme le jeu, équilibre le débat. Quand on lui demande s’il n’est pas un peu facile de faire insulter une femme obèse par un comédien en filmant les réactions des gens autour, il encaisse : “Oui, évidemment, on sait que dans un cas comme celui-là les gens vont se mettre du côté de la personne attaquée !”

Baptiste Etchegaray poursuit : “Mais on reproduit ces situations quand même car elles existent : ce qui nous intéresse, c’est créer la réflexion chez nos téléspectateurs, surtout ceux qui ont entre 18 et 25 ans, afin qu’ils puissent prendre conscience de discriminations qu'ils ignoraient peut-être comme la misogynie ou le sexisme.”

Un souci de la mesure à l’origine du recrutement du journaliste pour Cam Clash : son ton calme, sa façon de mener les interviews et sa personnalité “sensible et responsable” — dixit son producteur — lui ont fait remporter le casting qui l’opposait à deux autres jeunes pousses du service public. 

La saison 2 en cours de tournage. Ce mardi, Baptiste Etchegaray — qui confie n’avoir jamais eu à faire face à des discriminations comme celles vécues par ses invités, sinon des remarques homophobes subies avec son ami — tourne un sujet consacré à la discrimination à l’embauche. Un café complice a accepté une série d’entretiens collectifs : au milieu des vrais candidats à l'emploi, des comédiens seront les victimes fictives d’un recruteur aux méthodes hors-la-loi. Comment va réagir le groupe ? Diffusion attendue cette année.

Avec 240.000 téléspectateurs la semaine dernière, le tandem Etchegaray / Cam Clash est appelé à durer sur France 4, chaîne fraîchement recentrée sur la jeunesse. D'autant qu'au-delà des audiences, Cam Clash offre à France 4 une visibilité forte sur les réseaux sociaux : à chaque diffusion, le programme retrouve son hashtag haut placé dans les tendances en temps réel de Twitter. Les Titeuf, Garfield et T’choupi qui squattent la grille le reste de la journée ne peuvent pas rivaliser.