Apocalypse Hitler, le docu qui dérange

Apoalypse Hitler, documentaire diffusé mardi soir sur France 2, utilise des images d'archives colorisées et sonorisées
Apoalypse Hitler, documentaire diffusé mardi soir sur France 2, utilise des images d'archives colorisées et sonorisées © Capture écran France 2
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Frédéric Frangeul , modifié à
Les réalisateurs assument de privilégier plutôt "l’écriture cinématographique que documentaire".

Comment Hitler a-t-il été possible ? Cette question est le point de départ du documentaire Apocalypse Hitler diffusé mardi soir par France 2. Réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle, il revient sur l'ascension du Führer en utilisant des images d'archives colorisées et sonorisées ainsi qu’un montage dynamique. Un dispositif qui a fait naître la polémique. Pour Libération, "ce procédé se parodie et aboutit à une caricature".

Un avis que ne partage pas l'historien d'Europe 1 Franck Ferrand. Interrogé par lefigaro.fr, l'historien loue "un choix pertinent d'images à peine colorisées, juste dépoussiérées" et "un commentaire lumineux".

"Raconter une histoire aux jeunes"

Invités de Jean-Marc Morandini mardi matin sur Europe 1, les réalisateurs ont réfuté l’idée d’avoir voulu mieux "vendre" le documentaire avec cette colorisation des archives et cette scénarisation. Pour Daniel Costelle, le fait de restaurer et coloriser les images est "fondamental". "En réalité, l’histoire est en couleur", a-t-il expliqué.

De son côté, la réalisatrice Isabelle Clarke balaie la controverse en revendiquant "une écriture plus proche de l’écriture cinématographique que documentaire". "Il y a toujours ce conflit entre la tradition et le modernisme. Ce qui est important, c’est de raconter une histoire aux jeunes, c’est eux qu’il faut intéresser", a tranché Isabelle Clarke.

Un commentaire lu par Matthieu Kassovitz

Le commentaire qui accompagne le documentaire est lu par Matthieu Kassovitz. Un choix assumé par Daniel Costelle. "C’est un type impliqué, qui depuis son film La Haine, représente une forme de révolte", estime-t-il. "C’est aussi un cinéaste qui s’est intéressé dans son œuvre à la haine, à la violence, à cette force obscure", renchérit Isabelle Clarke.

Les deux réalisateurs n’en sont pas à leur coup d’essai. Il y a deux ans, ils avaient créé l'évènement avec le documentaire Apocalypse, sur la seconde guerre mondiale, qui avait attiré 6,5 millions de téléspectateurs. Ils espèrent toucher autant de public pour ce nouvel opus. Ce qui serait une façon de clore le débat.