Paris Match a 70 ans : "c'est plus difficile de provoquer le choc des photos en 2019", juge son directeur de la rédaction

"Paris Match" fête ses 70 ans. Capture d'écran 2:01
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Antoine Terrel , modifié à
Alors que le magazine fête ses 70 ans, son directeur de la rédaction Olivier Royant estime qu'"on peut montrer moins d'images que dans les années 1950". 
INTERVIEW

Depuis 1949, ses pages racontent le monde, entre récits et photos choc. Avec un numéro spécial en kiosque, Paris Match fête son 70ème anniversaire. Mais à l'heure de la crise de la presse et de l'avènement des réseaux sociaux, le modèle de ce titre phare de la presse française reste-t-il d'actualité ? Invité mercredi d'Europe 1, le directeur de la rédaction du magazine Olivier Royant confirme la volonté du journal de rester "un repère", mais estime qu'"on peut montrer moins d'images que dans les années 1950".

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Depuis sa création, explique-t-il au micro de Nikos Aliagas, beaucoup de médias ont cherché à imiter Paris Match : "tout le monde a voulu être dans le choc, dans le poids du commentaire", raconte-t-il.

Une société française "qui a du mal à se regarder en face"

Revenant sur le slogan historique du journal, "Le poids des mots, le choc des photos", Olivier Royant estime qu'il demeure important en 2019, dans une société française "qui a du mal à se regarder en face". 

"On peut montrer moins d'images en 2019 que dans les années 1950, quand les gens étaient habitué à une réalité beaucoup plus dure", analyse le journaliste, "il est plus difficile de provoquer le choc des photos". Et de prendre pour exemple un débat qui a agité cette semaine la rédaction, pour savoir s'il fallait ou non publier le cliché d'un greffé du visage sur la table d'opération. "L'image est choquante, mais c'est la vie telle qu'elle est", juge Olivier Royant.

Cette difficulté de publier des images choquantes s'accompagne désormais de la hantise des "fake news". "On a très peur d'être envahi par la rumeur, de publier une fausse photo (...) et d'entacher la marque", explique Olivier Royant, "il faut être extrêmement vigilant". "Nous avons la mission d'être un repère", conclut le responsable de la rédaction du magazine aux 3.650 couvertures.